Conseiller au ministère polonais de la défense, le général Skrzypczak a déclaré ne plus soutenir Kiev à cause d’une loi ukrainienne glorifiant les milices nazies qui massacrèrent 80 000 Polonais en Volhynie et en Galicie pendant la seconde guerre mondiale.
Waldemar Skrzypczak n’est ni un pacifiste ni un ami de la Russie. Né en 1956, il a commandé les forces terrestres polonaises en 2006-2009. En septembre 2011, il est nommé conseiller au ministère polonais de la défense. En mi-2012, il est devenu vice-ministre de la défense, responsable de l’armement et de la modernisation de l’armée nationale. Le 16 avril 2015, après une conférence de presse où il fit part de sa décision, il s’est entretenu avec le magazine polonais Gazetta Prawna sans mâcher ses mots :
« Oubliez tout ce que j’ai dit à propos de l’Ukraine […] Je renonce totalement à mes opinions favorables à la fourniture supplémentaire d’une assistance militaire et d’un soutien politique au gouvernement ukrainien. […] Après le vote d’une loi glorifiant l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), j’ai réalisé que l’Ukraine ne respecte par le peuple polonais. Je parle de ce qui est arrivé à Volhynia, le massacre de 100 000 Polonais par l’UPA […] L’UPA a assassiné mon oncle en le clouant avec des fourches à la porte de la grange. D’après ce que je sais, il est mort trois jours plus tard. Leur sauvagerie dépasse l’imagination humaine. L’Allemagne nazie n’a pas répondu à ce que ces Ukrainiens avaient fait. […] Je me demande quel avenir Porochenko est en train de construire pour l’Ukraine. Sur la base de ce nationalisme sanguinaire ? C’est terrible. […] On a longtemps dit que les Ukrainiens devraient se débarrasser du nationalisme, parce que s’ils ne le font pas, la collaboration avec la Pologne sera très difficile, en fait impossible. »
Le 9 avril 2015, le parlement ukrainien avait voté une loi glorifiant l’Armée Insurrectionnelle Ukrainienne (UPA) et l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens (OUN) qui massacrèrent plus de 80 000 Polonais – essentiellement de confession juive – en Volhynie et en Galicie. Parallèlement aux propos du général polonais, le centre Simon Wiesenthal a ouvertement condamné la dérive néo-nazie et révisionniste du parlement et du gouvernement ukrainiens.
04/20/2015 par Anna Markonova
Plus d’infos :
(1) Skrzypczak : « Wycofuję się ze wszystkiego, co powiedziałem na temat Ukrainy » (Gazetta Prawna)
(2) Top Polish military advisor completely withdraws his support of Ukraine governement (The New Cold War)