Plusieurs membres de la CIA savaient en 2002 que Maher Arar était innocent Journal de Montreal
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En entrevue avec la Presse Canadienne, dans sa demeure d'Arlington, en Virginie, John Kiriakou, qui à l'époque était à la tête d'une division du centre du contre-terrorisme à la CIA, a affirmé que plusieurs agents croyaient en l'innocence de Maher Arar et s'opposaient à son arrestation.
M. Arar, un ingénieur d'Ottawa installé au Canada depuis 1987, revenait de vacances en Tunisie lorsqu'il a été arrêté à New York en 2002 parce qu'il était soupçonné d'affiliation terroriste.
Même s'il voyageait avec un passeport canadien, il a été extradé en Syrie, son pays natal, où il a été emprisonné et torturé pendant un an.
« Le mauvais gars »
Au milieu des années 2000, une enquête publique a été effectuée au Canada sur l'affaire Arar et, dans son rapport, soumis en 2006, la commission chargée de l'enquête a exonéré M. Arar. En 2007, le premier ministre Stephen Harper lui a présenté des excuses officielles et le Canada lui a versé 10,5 millions $.
«Je peux vous dire que plusieurs personnes à la CIA ne voulaient pas aller de l'avant avec le processus (d'arrestation et d'incarcération)», a affirmé M. Kiriakou, précisant toutefois que lui-même ne travaillait pas sur ce dossier.
M. Kiriakou, a expliqué au journaliste de la Presse Canadienne qu'une supérieure était déterminée à traiter le Canadien comme un sympathisant d'Al Qaïda, malgré les interjections de nombreux subalternes.
«Plusieurs employés disaient "c'est le mauvais gars, il n'a rien fait de mal"», a-t-il ajouté.
John Kiriakou n'a pas voulu révéler le nom de la dirigeante en question.