Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme s’est étonné, vendredi 8 mai, que la France n’ait ouvert qu’en juillet 2014 une enquête sur les accusations de viols d’enfants par des soldats français en Centrafrique alors que les faits ont eu lieu entre décembre 2013 et juin 2014.
Les autorités françaises ont ouvert leur enquête fin juillet 2014, après avoir été saisies d’un rapport de l’ONU transmis à la mi-juillet par un fonctionnaire du Haut-Commissariat, Anders Kompass. Mais pour le Haut-Commissaire Zeid Ra’ad Al Hussein, quelqu’un au sein des forces armées françaises sur place a forcément été informé des faits avant la remise du rapport, voire quand ils se sont produits.
« Quelqu’un était au courant et n’a rien dit »
« Quelqu’un était au courant et n’a rien dit. Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’enquête nationale ? » à ce moment-là, a-t-il demandé, lors d’une conférence de presse à Genève. « Quelqu’un était au courant (…) Cela peut être un officier subalterne, cela peut être un sous-officier. Il est impossible de croire que ces soldats aient agi sans que personne d’autre ne soit au courant », a insisté le Haut-Commissaire, appelant les autorités françaises à mener « une enquête très sérieuse » afin de comprendre pourquoi les allégations de viols n’ont pas été vérifiées plus tôt.
Il a toutefois salué l’engagement de la France en Centrafrique, via l’opération Sangaris, estimant qu’elle a sûrement permis d’éviter un génocide. 14 soldats français sont mis en cause dans cette affaire potentiellement désastreuse pour l’image de la France et de son armée en Afrique, dont certains, « très peu » selon cette source, ont été identifiés. Outre la France, le rapport de l’ONU met en cause des soldats tchadiens et de Guinée équatoriale, selon une ONG qui a eu accès au document.
« Enquête impartiale »
L’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power a de son côté réclamé une « enquête impartiale » sur la manière dont ont été traitées par l’ONU les accusations de viols d’enfants (...)