Il y a très peu d’informations sur la situation...
... des régions occupées par Daech, cependant les gens qui ont réussi à quitter Raqqa en Syrie, disent que Daesh a transformé la ville en une véritable prison à ciel ouvert. La ville de Raqqa et une grande partie de sa province ont été occupées en 2013 par l’organisation terroriste de Daech. Après l’annonce du « califat » d’Abou Bakr al-Baghdadi, L’Etat islamique (Daech) a choisi la ville de Raqqa comme sa « capitale » en Syrie. Il y a très peu d’information portant sur la gestion de la ville par Daech. Les informations qui viennent de Raqqa se limitent aux images et aux vidéos que Daesh diffuse de l’exécution et de la décapitation à Raqqa de ceux que l’organisation terroriste présente comme païens ou hérétiques. Récemment, des gens qui ont réussi à quitter Raqqa ont donné aux médias des informations plus précises concernant la gestion de la ville de Raqqa par les terroristes de Daech.
Nous reproduisons ici les témoignages de ceux qui qualifient Raqqa comme une grande prison à ciel ouvert.
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Dans cette grande prison qu’est devenue la ville de Raqqa, tout est contrôlé et surveillé par Daech. La moindre manifestation de gaité et de joie de vivre est punie sans exception par Daech. Les condamnés peuvent faire l’objet de punitions physiques, de privation des libertés et des droits, et très facilement de l’exécution.
Daech condamne aussi les « pécheurs » aux « travaux d’intérêt général ». Si quelqu’un fume dans un lieu public, il sera condamné à nettoyer pendent trois jour le quartier où il habite.
Les habitants de Raqqa peuvent également subir la privation des services urbains dont l’eau, l’électricité et les télécommunications. Les gens qui viennent de Raqqa racontent que ces services ont un coût très élevé de sorte que beaucoup d’habitants ne peuvent pas en payer le prix. Pour avoir une ligne de téléphone fixe à Raqqa, il faut pays 500 livres syriennes. Le service est d’ailleurs limité aux conversations téléphoniques à l’intérieur de la ville. L’électricité est seulement utilisable pour l’éclairage des maisons dont les habitants n’ont pas le droit de s’en servir pour le chauffage ou la climatisation. Le frai mensuel de l’électricité à Raqqa s’élève à 5.000 livres syriennes.
Comme dans les autres régions occupées par les terroristes de Daech, les habitants de Raqqa n’ont pas l’autorisation de quitter la ville, sauf pour des « raisons valables ». Daech affirme que les habitants de la terre de l’Islam ne doivent pas la quitter et se rendre sur la terre des mécréants. Une seule exception a été faite pour des voyages curatifs pour recevoir des soins médicaux. Pour un tel voyage, l’intéressé doit obtenir l’autorisation de Daech. L’individu qui veut quitter Raqqa pour des soins médicaux doit se présenter à l’hôpital ou au Croissant rouge de Daech afin d’obtenir une confirmation médicale. Ensuite, ce document doit être soumis à al-Hisba, c’est-à-dire la police de Daech. Pour quitter Raqqa, il faut respecter aussi une autre règle : faire don de 500 millilitres de sang pour Daesh.
Daech contrôle rigoureusement les frontières pour empêcher les circulations non-autorisées des habitants, et interdire le trafic d’armes et de marchandises. Le passage des frontières est uniquement autorisé, sous certaines conditions, aux hommes. Les femmes n’en ont pas le droit, sauf si elles sont accompagnées par un homme de leur famille. Par contre, une femme seule a l’autorisation d’entrer dans le domaine du « califat » de Daech qui prétend que ses portes sont ouvertes sur tout le monde, bien que la sortie soit si difficile.
Les personnes qui quittent le territoire du « califat » doivent expliquer avec une grande précision l’adresse où ils séjourneront dans le pays des mécréants, et une liste des personnes qu’ils y rencontreront. La police de Daech, al-Hisba, est l’instrument de surveillance et de contrôle le plus important de l’organisation terroriste. Les membres d’al-Hisba sont des gens cruels et sans pitié pour les « pécheurs ». Cette police du « califat » contrôle tous les aspects individuels et sociaux de la vie des habitants. Les avoirs et les propriétés des gens qui quittent Raqqa de peur de Daech sont automatiquement confisqués. Daech considère que l’expropriation de ces biens est tout à fait légitime. L’organisation terroriste permet aux immigrés (les gens qui viennent de l’étranger pour adhérer à Daech) de posséder ces biens confisqués.