Pour mémoire, on se rappellera la manière dont les USA et la France ont soutenu le coup d'Etat en Haïti pour renverser le président Aristide, démocratiquement élu, puis le déporter dans la dictature françafricaine de Centrafrique avant qu'il obtienne l'asile en Afrique du Sud. C'était en 2004. Depuis les troupes US et de l'ONU contrôlent le pays et ont installé le gouvernement fantôche Martelly, non sans avoir annulé le premier décompte des élections qui ne lui était pas favorable. C'est dans ce contexte de contestation croissante du peuple haïtien envers le gouverneur néocolonial étatsunien que François Hollande est venu saluer son homologue affilié aux USA, le "président" Martelly. Face aux gentillettes demandes de réparation de la part de Martelly à l'égard de la France, si le "chef de guerre" français a reconnu le passé douloureux entre son pays et Haïti, il a renvoyé ces problèmes aux scories du passé : « On ne peut pas changer l’histoire. On peut changer l’avenir, changer l’avenir ensemble ».(Alterpresse). Changer l'avenir autour de transactions économiques juteuses pour les entreprises françaises ? Hollande vient-il récolter les fruits de la politique impérialiste de ses prédécesseurs en Haïti en balayant tout processus de réparation sérieux d'un revers de main renvoyant au passé révolu ? Renvoyer aux scories du passé, ce fut à peu près le même argument qu'envoya le M.A.E français, Fabius, aux citoyens français demandant des éclaircissements sur la terrible guerre menée par la France au Cameroun dans les années soixante : "La période évoquée appartient à l'Histoire et aux historiens à qui il appartient désormais d'exploiter les archives rendues disponibles pour apporter leur éclairage sur la période."
Aller en route vers l'avenir mais à force d'empressement, on en finit par trébucher.