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Le président français François Hollande a atterri à La Havane cette semaine en proclamant cet épisode comme un moment historique en tant que premier dirigeant occidental à visiter le régime socialiste isolé de Cuba.
Hollande a déclaré qu'il s'agissait d'une "occasion intense émotionnellement" pour assister à "l'ouverture de Cuba". Sa visite, a été marquée par des rencontres avec le président cubain Raul Castro, suite à une "poignée de main historique" le mois dernier entre Barack Obama et le leader cubain. Ce moment a été salué comme marquant la fin de décennies d'isolement économique imposé par Washington contre l'état socialiste des Caraïbes. Le président étatsunien a donné suite à des promesses de retirer Cuba de la liste noire des Etats-Unis. Il a également supervisé la levée partielle des restrictions financières et de voyage.
Toutefois, les principaux éléments de l'embargo commercial étatsunien sur Cuba restent en place. Ce blocus économique de ce pays insulaire a été mis en place depuis plus de 50 ans, depuis 1961. Il a été dénoncé à l'échelle internationale comme un acte d'agression injustifiée sur une population de quelque 11 millions de personnes dont le seul «crime» est d'avoir un gouvernement socialiste depuis la révolution cubaine de 1959 - dirigé par Raul Castro et son frère aîné Fidel.
La visite de Hollande, cette semaine (intervenant à la suite des directives étatsuniennes), a annoncé "l'ouverture de Cuba" tant attendu. Mais cela dépend plutôt de ce qu'on entend sous le terme d'«ouverture».
A bord de l'avion présidentiel, du président français à Cuba, il y avait quelques 80 dirigeants d'entreprises françaises, ce qui indique que la priorité et l'objet de la "visite historique" est vraiment d'ordre capitalistique.
L'intention de Hollande est moins d'aider à rétablir la normalisation de Cuba avec le reste du monde - après des décennies de domination US - que la constitution d'une ouverture en faveur d'opportunités pour le capitalisme français. Il a déclaré qu'il était en visite à Cuba non pour parler "du passé mais de l'avenir". En d'autres termes, ne nous attardons pas sur les injustices historiques en cours contre le peuple cubain par l'agresseur étatsunien et passons juste aux intérêts capitalistes des entreprises françaises pour faire de l'argent.
Oubliez l'éthique et la solidarité. La démarche française à Cuba est plus que de l'opportunisme prédateur et n'a rien à voir avec des principes politiques altruistes envers Cuba. Il ne s'agit pas de se prévaloir de quelconques réparations envers la souffrance cubaine depuis des décennies de courbettes occidentales en lien avec la tyrannie US contre ce pays.
Bien sûr, de nombreux Cubains sont heureux d'accueillir les entreprises françaises et de l'Occident, après des décennies de privation imposées par Washington.
Mais l'important ici est de savoir quel avenir va être proposé à Cuba. Permettra-il ses immenses réalisations dans le développement social, la santé et l'éducation - en dépit de la mainmise des États-Unis - ou bien ce développement à Cuba sera-t-il sacrifié sur l'autel des affaires capitalistiques au profit de l'Occident ? Sera-t-il transformé en une aire de jeux capitaliste favorisant la pauvreté et le vice qui existait autrefois sous la dictature de Batista soutenue par les Etats-Unis avant qu'il soit renversé ?
Source : France's Hollande Salesman Extraordinaire