Affaire Charlie : la veuve de Wolinski dénonce les « failles » policières, BFM TV joue au psy Par Hicham Hamza Panamza
Omission. BFM TV a interviewé Maryse Wolinski sans lui poser la moindre question sur sa démarche judiciaire pour connaître les « failles » policières durant l'attentat contre Charlie Hebdo.
Le 29.08.2015 à 22h57
Le 7 juillet, RTL révélait que la journaliste et romancière Maryse Wolinski, veuve du caricaturiste Georges Wolinski tué lors de l'attaque contre Charlie Hebdo, s'était portée partie civile afin -selon la radio- "qu'une enquête détermine qui sont les responsables de la protection défaillante du bâtiment dans lequel la rédaction de Charlie Hebdo se réunissait tous les mercredi".
Extraits de son témoignage :
Je ne suis pas en colère contre ceux qui restent, je suis en colère en général, contre ce qui s'est passé.
Est-ce qu'il y a eu des failles ? Oui il y en a eu, bien sûr. Pourquoi n'y avait-il pas une fourgonnette ? Pourquoi le GIGN n'a pas débarqué ?
Il y a eu plusieurs coups de téléphone avant que les Kouachi arrivent dans la salle de rédaction, de différentes personnes de l'immeuble. Par conséquent, on se demande pourquoi ce sont trois vététistes qui sont arrivés alors que l'on parle de deux hommes masqués, cagoulés et ayant en main des armes de guerre.
Pourquoi cet attentat rue Nicolas-Appert ? Il y a plusieurs responsables de ces failles. Moi, j'ai envie de comprendre donc je cherche à comprendre. Je me suis porté partie civile, donc la semaine prochaine je pourrais avoir le dossier que je vais aller chercher chez mon avocate. La distance, je la prendrai après, quand j'aurais suffisamment d'éléments pour agir une fois de plus.
Aujourd'hui, samedi 29 août, BFM TV -la chaîne d'information bientôt possédée par l'homme le plus riche d'Israël- a diffusé un entretien avec la veuve du caricaturiste.
Ancien de Bloomberg TV, le journaliste et animateur vedette Thomas Misrachi a évité toute question à propos de sa démarche singulière. Comme en témoigne la vidéo de l'interview, ce sont surtout des interrogations psychologisantes qui ont été formulées.
La problématique relative à l'opacité de l'affaire Charlie était ainsi soigneusement esquivée.