François Hollande continue d’ouvrir la route de Damas aux coupeurs de têtes Par Sylvia Cattori Arrêt sur info
En entendant le chef de l’Etat français, François Hollande, le mardi 25 août, dire qu’une solution politique à la crise en Syrie implique la « neutralisation » de Bachar el-Assad on pouvait se demander quel sens il donne à ce mot.
« Nous devons réduire les emprises terroristes sans préserver Assad. Les deux ont partie liée. »
« En même temps, il nous faut chercher une transition politique en Syrie, c’est une nécessité. La première, c’est la neutralisation de Bachar el-Assad ».
La diplomatie française a toujours mis comme préalable à toute solution le départ du « boucher Assad » [*] qui « ne mériterait pas d’être sur la terre » [**].
Elle aurait voulu le liquider. Elle n’a pas réussi. Sa « neutralisation » n’est-elle qu’une variante de la liquidation ?
Par ailleurs, comment Hollande peut-il faire une symétrie entre les groupes terroristes et Bachar el-Assad qui – fort de son gouvernement et du soutien de la grande majorité des Syriens – les combat depuis quatre ans et demi ?
Comment peut-il se contenter de « réduire les emprises terroristes » ?
Les Syriens qui les craignent et subissent leurs atrocités ont-ils leur mot à dire?
Quoi qu’il en soit, par son obstination à écarter Assad, la France continue d’ouvrir la route de Damas aux coupeurs de têtes d’al-Nosra et compagnie[***].
Silvia Cattori
* François Hollande et Manuel Valls ont qualifié Bachar el-Assad de "boucher" .
** Laurent Fabius a déclaré le 17 août 2012: «Le régime syrien doit être abattu et rapidement... Bachar ne mériterait pas d’être sur la terre».
*** Exécutions et décapitions de soldats de l’armée gouvernementale syrienne bien avant l’arrivée de l’EI