/image%2F0780719%2F20150909%2Fob_69d2ce_erdogan.jpg)
Au prétexte de lutter contre l'Etat islamique (EI) - pourtant soutenu par la Turquie à bout de bras - Erdogan bombarde à outrance le PKK et une escalade de violence secoue l'Irak et la Turquie faisant de plus en plus de victimes. Unilatéralement, Erdogan - avec le soutien US - a rompu la trêve avec le PKK en bombardant le 24 juillet les bases arrière du PKK en Irak suite à des attentats en Turquie qu'Erdogan a vite fait d'attribuer au PKK ou/et à l'EI. Dès lors la Turquie semble avoir été prise par une spirale de violence où de nombreux membres Kurdes de l'HDP et du PKK ont été arrêtés ainsi que de nombreux militants de gauche. Affaibli par les précédentes élections de juin 2015, l'AKP au pouvoir semble avoir profité des tensions internes à la Turquie pour commencer à réaliser un nettoyage politique et ethnique. Erdogan avait été désavoué dans son projet de créer un "sultanat" en pleine exaltation ottomane avec l'ambition de capter tous les pouvoirs mais son parti (proche des frères musulmans) a été affaibli par le vote de juin et ces élections ont vu l'entrée en force des Kurdes athés du HDP au Parlement turc. Dans le contexte des subites tensions qui secouent la Turquie depuis juillet 2015, Erdogan a convoqué des élections sénatoriales anticipées dans deux mois. Erdogan surfe-t-il sur la vague de répression et de radicalisation de la population pour se rallier une majorité plus importante afin de se donner les coudées franches ? A qui profite le crime est on en droit de se demander ?
Aux dernières nouvelles, les attentats contre des soldats et policiers turques ne cessent de croître tandis qu'Erdogan intensifie les bombardements sur les bases du PKK dans le nord de l'Irak.
L’aviation turque a bombardé dans la nuit de lundi à mardi les principales bases des rebelles kurdes turcs du PKK dans le nord de l’Irak. Selon Le Monde, "Plus tôt dans la journée un nouvel attentat à la bombe a visé un minibus de la police turque dans la province d’Igdir, dans l’est du pays, à proximité de la frontière avec l’Arménie. L’attaque attribuée par les médias au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a fait quatorze morts, a-t-on appris de source gouvernementale.
Cette attaque survient deux jours après l’une des opérations les plus meurtrières lancées ces dernières années par le PKK contre un convoi militaire, à Daglica, dans l’extrême sud-est de la Turquie, à la frontière irakienne, qui s’est soldée par la mort de 16 soldats."