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Enseignement de l'Afrique à l'école, un oubli coupable Par Jean-Pierre Chrétien et Pierre Boilley Libération*
* Quotidien et site d'information de sensiblité atlantiste
Jean-Pierre Chrétien Historien , Pierre Boilley Professeur d’histoire de l’Afrique contemporaine à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, Institut des mondes africains
L’apprentissage des civilisations de l’Afrique en classe de 5e a été discrètement retirée des programmes. Oubli ou nouveau repli vers le « roman national » ?
En 2010, une question consacrée aux anciennes civilisations de l’Afrique du VIIIe au XVIe siècle avait été introduite dans les programmes de la classe de 5e. Elle reflétait un souci d’ouverture de l’enseignement de l’histoire à l’ensemble du monde. Les enseignants et les chercheurs concernés s’étaient mobilisés pour intégrer et éclairer cette question sur le plan pédagogique. Et nous apprenons qu’aujourd’hui, dans les projets de programme élaborés en avril, puis en septembre 2015, que cette question a été éliminée en catimini.
Son introduction avait suscité à l’époque une polémique grotesque, selon laquelle Louis XIV, Napoléon et Vercingétorix seraient (nous citons) les victimes des « empires du Songhaï et du Monomotapa ». Quelques personnes, parfaitement ignorantes de l’histoire de l’Afrique, et dont la connaissance de l’histoire de France avait aussi ses limites, avaient médiatisé leur mauvaise foi sur des réseaux sociaux, mais aussi dans la presse et les médias publics, au nom de la défense d’un prétendu respect du « roman national »...