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Pourquoi Washington envoie ses navires de guerre en mer de Chine méridionale (Russia Today)

par RT 13 Novembre 2015, 12:26 USA Chine Mer de Chine Tensions

Pourquoi Washington envoie ses navires de guerre en mer de Chine méridionale 

Par Vladimir Zakharov | 28 octobre 2015

Russia Today*
Reuters – Un marin américain à bord du navire USS Peleliu

Reuters – Un marin américain à bord du navire USS Peleliu

L’ancien sous-secrétaire de l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), Vladimir Zakharov décrypte pour RT France les manoeuvres de la marine américaine.

La mer de Chine méridionale est revendiquée à la fois par la Chine, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Brunei et l’Indonésie. Géopolitiquement, il s’agit de la seconde route maritime mondiale, renfermant des dizaines de milliards de barils de pétrole, pour un tiers de la biodiversité marine globale. C’est donc la zone d’Asie où le risque de conflit est le plus fort et qui fait, là aussi, l’objet de revendications chinoises fondées, selon Pékin, sur des droits historiques.

Ce terrain de jeu a donc vu de multiples tentatives d’aliénation, avec notamment une augmentation des contestations face à la montée en puissance de la marine chinoise, qui a élargi sa sphère d’action dans les dernières années, par la discrète mise en place d’îlots artificiels.

La Chine a, en effet, déployé à Hainan une garnison pour administrer les archipels Paracel et Spratly, déclenchant ainsi les protestations du Vietnam et des Philippines, ainsi que la «préoccupation» de Washington. Car, si les Américains refusent de se laisser entraîner dans une confrontation où ils ne sont pas directement impliqués, ils prennent néanmoins part au jeu, de crainte de perdre, à terme, leur droit de passage dans la région.

De plus, Washington a promis, et commence à réaliser, des patrouilles navales régulières à une distance de 12 miles nautiques des îles où la Chine a récemment effectué des travaux de remblayage. Cela a poussé Pékin à déclarer : «Les États-Unis pourraient se tirer une balle dans le pied s’ils effectuent des opérations pareilles dans les eaux au large des îles chinoises en mer de Chine méridionale, car une provocation de ce genre risque de créer des erreurs de jugement et de déstabiliser la région.»

Selon des experts chinois, une action de ce genre va, de manière évidente, à l’encontre des déclarations publiques de Washington affirmant qu’il ne prend pas parti dans les revendications territoriales émises par six États en mer de Chine méridionale. Deuxièmement, des experts affirment que la Chine n’a jamais rien fait pour entraver la liberté de navigation dans cette région et n’a pas de prétention de militariser des îles nouvellement étendues, compte tenu de ce que : «La construction d’installations dans la région vise principalement à améliorer les conditions de vie du personnel stationné et à fournir des biens publics à la communauté internationale, en offrant des services aux bateaux étrangers navigant dans la région. »

Mais les États-Unis le font de façon appropriée, en appliquant leur propre stratégie d’encerclement systémique : l’armée des États-Unis réoriente ses ressources militaires vers l’Asie-Pacifique en y installant un système de défense anti-missile. Même si c’est la menace nord-coréenne qui est évoquée, Washington est préoccupé par le développement, en Chine, de missiles balistiques antinavires qui pourraient menacer leur flotte de porte-avions. Et si ce bouclier ne peut contenir une attaque à grande échelle, il peut néanmoins déjouer une frappe limitée sur Taïwan, surtout dans le cas d’une alliance plurilatérale incluant le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et certains pays de l’ ASEAN.

Cette polarisation des opposants régionaux n’a pas non plus échappé à Pékin, qui affirme que les États-Unis sont initialement responsables de cette situation par leur ingérence en mer de Chine méridionale. Une réponse toute aussi indirecte qui consiste donc, pour Pékin, à donner une audience internationale à des actions jusqu’ici considérées comme relevant de la politique intérieure, afin, peut-être, de justifier d’éventuelles futures revendications.

A leur tour, les autorites chinoises ajoutent : «Si cette opération américaine est mise à exécution, elle ne laissera pas d’autre choix à la Chine que de renforcer ses capacités de défense, et la Chine a tous les droits de défendre ses droits et ses intérêts stratégiques, et répondra fermement à toute provocation de manière appropriée.»

* Site d'information alternatif russe

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