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À Rennes, un jeune homme désemparé abattu de cinq balles par la police (Blog MdP)

par Jean-Claude Leroy 13 Décembre 2015, 10:42 Babacar Guèye France Etat d'urgence Violences policieres Homicide Rennes

À Rennes, un jeune homme désemparé abattu de cinq balles par la police (Blog MdP)
À Rennes, un jeune homme désemparé abattu de cinq balles par la police
Par jean-claude Leroy
Blog Mediapart

Dans la nuit du 2 au 3 décembre dernier, un Sénégalais de 27 ans a reçu cinq balles dans le corps. C'est un policier qui a tiré. L'incompétence manifeste des agents de l'ordre couverte plus que jamais par l'état d'urgence, voilà qui explique probablement le drame. La version des journaux " respectables ", reprise de la version du procureur, ne laisse pas d'intriguer, sinon de révolter.

S'étant informés près des témoins et des proches, d'autres supports (par exemple ici et ) donnent une autre version : " Babacar Guèye dormait chez des amis. Au cours de la nuit, il s'est réveillé, comme pris d'une crise d'angoisse. Son ami est venu le calmer et il s'est rendormi. Puis il s'est à nouveau réveillé et il est allé chercher un couteau à pain avec lequel il s'est auto mutilé. Son ami a essayé de le maîtriser, sans y parvenir, et, ce faisant, il a été blessé. Cet ami a donc appelé les pompiers au secours. Les policiers sont [également] arrivés sur les lieux. Face à cet homme armé d'un simple couteau à pain, la police, pourtant équipée de tazers, gazeuses, matraques, flash balls, l'a abattu de cinq balles dans le haut du corps. "

On est loin d'un homme réellement menaçant tel que l'ont rapporté les policiers, cité notamment par Ouest-France : " Devant l'appartement, les fonctionnaires ont été confrontés à ce jeune homme "particulièrement agressif qui les menaçait avec un couteau, précise le parquet. Deux fonctionnaires étaient dans l'obligation de reculer en remontant les étages. [...] Un des policiers a fait usage de son arme de service une première fois, blessant le forcené. "Celui-ci s'est relevé et a menacé les fonctionnaires qui ont reculé jusqu'au dernier étage, sans autre issue." Le policier a tiré de nouveau. "

" Mes cheveux sont noirs comme la nuit, mes yeux noirs comme des hiboux " notait Babacar Guèye dans un texte qu'il donna lors d'un atelier d'écriture en novembre dernier. Texte lu lundi soir par un de ses amis lors d'un premier rassemblement en hommage au jeune homme disparu. Puisse l'œil d'un hibou démasquer une bonne fois le mystère d'un homme et l'emporter loin des villes où sévit la police à l'heure d'un socialisme à la Hollande qui se fait plus que jamais antichambre d'un fascisme impatient d'advenir, à cor et à crime !

Un hommage sous forme d'une marche est organisé samedi 12 décembre 2015, à 12h, elle partira du centre commercial du Gast, au quartier de Maurepas (Rennes).

Appel aux dons pour aider notamment la famille à rapatrier le corps au Sénégal: ici ?

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