/image%2F0780719%2F20151219%2Fob_f9e5f8_macky-sall.jpg)
Comment la Russie s'est invitée dans l'élection présidentielle au Sénégal en 2012 Slate Afrique
C’est une révélation que les enquêteurs n’attendaient pas. Interrogé sur la corruption dont a été coupable la Fédération internationale (IAAF) pour cacher des cas de dopage d’athlètes russes, Lamine Diack, 82 ans et président de l’IAAF de décembre 1999 à août 2015, a lâché un scoop beaucoup plus gros: la Russie a contribué au financement de la campagne présidentielle de l’opposition sénégalaise 2012, qui avait vu l’élection de Macky Sall.
C’est ce que révèle le journal Le Monde, vendredi 18 décembre.
«Il fallait à cette période gagner la « bataille de Dakar », c’est-à-dire renverser le pouvoir en place dans mon pays, le Sénégal. (…) J’avais donc besoin de financements pour louer les véhicules, des salles de meetings, pour fabriquer des tracts dans tous les villages et tous les quartiers de la ville. M. Balakhnichev [président de l’ARAF, la Fédération russe d’athlétisme] faisait partie de l’équipe Poutine et à ce moment il y avait ces problèmes de suspension des athlètes russes à quelques mois des championnats du monde en Russie. Nous nous sommes entendus, la Russie a financé. C’est Balakhnichev qui a organisé tout ça», a expliqué Lamine Diack aux enquêteurs.
Le 3 novembre, Lamine Diack est mis en examen pour « corruption passive » et « blanchiment aggravé », avec d’autres dirigeants de l’IAAF, pour avoir couvert des pratiques dopantes.
Selon Le Monde, Diack aurait demandé 1,5 million d’euros à la Russie pour les élections de 2012. Il a réitéré ses propos le 29 novembre devant le juge Renaud Van Ruymbeke.
Lors des élections sénégalaises de 2012, le président sortant Wade a perdu face à Macky Sall. En août 2015, le président sénégalais avait élevé Diack au rang de commandeur de l’ordre national du Lion et avait pris sa défense en novembre après sa mise en examen, souligne encore Le Monde.
À l’heure actuelle, les autorités sénégalaises ont démenti tout financement occulte en faveur de Macky Sall, en 2012.