« Nous sommes prêts à négocier avec les groupes d’opposition pour régler la crise. »
C’est ce qu’a déclaré le Président syrien Bachar Al-Assad, reprochant en plus à l’Occident son attitude ambivalente vis-à-vis des groupes terroristes actifs en Syrie. Dans une interview avec l’agence de presse espagnole, Bachar Al-Assad a fait allusion à l’appui offert par certains Etats arabes ou de la région aux groupes terroristes en Syrie, pour dire que comme prévu, le danger du terrorisme a débordé vers d’autres régions dont l’Europe ; « ce qui est le fruit de l’approche consistant à reconnaître un bon et un mauvais terrorisme », a souligné le président syrien. Bachar Assad a fait également allusion à la lutte menée ces cinq dernières années par le gouvernement et le peuple syriens contre les groupes terroristes, qui bénéficient du soutien de certains pays, ajoutant que la Syrie s’est déclarée pourtant disponible au dialogue avec ceux des opposants dont les mains ne sont pas entachées du sang des innocents. « Par la formule ‘‘la solution politique’’, nous entendons une approche absolument syrienne, et non pas une approche imposée par l’Occident ou d'autres pays. Si le peuple syrien ne veut pas de moi je vais devoir abandonner mon poste », a précisé le Président syrien. Bachar Al-Assad parle du règlement de la crise par le biais des négociations syro-syriennes, sans l’ingérence étrangère ; or, il y a juste deux jours, les Saoud ont réuni les soi-disant factions de l’opposition syrienne à Riyad, dans le but de faire avancer leur ligne politique sur la donne syrienne, contredisant la teneur de l’accord préliminaire de Genève. Dans le même temps, les Etats-Unis et la Turquie se sont dits prêts à accueillir dans les jours à venir les discussions sur la Syrie. Toutes ces évolutions interviennent alors que les rendez-vous internationaux de ces dernières semaines ont essayé d’aplanir le terrain à un solutionnement politique de la crise syrienne, appelant tous les pays à éviter des mesures unilatérales à l’instar des réunions regroupant les opposants syriens. Or, de vue du gouvernement syrien, des pays comme l’Arabie saoudite, les Etats-Unis et la Turquie, en raison de leur appui explicite aux terroristes, ne sont pas bien placés pour organiser de telles réunions. N’oublions pas que la communauté internationale donne la priorité à l’éradication des terroristes, avant de passer à un éventuel départ d’Assad. C’est pourquoi les pays et les instances internationales qui sont vraiment pour la solution politique de la crise syrienne ont plus d’une fois annoncé que des réunions comme celle de Riyad visent à compromettre les efforts censés aboutir au règlement pacifique de la crise en Syrie.