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Un rapport norvégien "secret" détaille les liens entre l'EI et la Turquie au moment où l'ONU prétend vouloir "stopper" les sources de financement des terroristes. Article originel : "Secret" Norwegian Report Details ISIS-Turkey Oil Trade As UN Vows To "Cut Off" Terrorist "Funding Sources" Par Tyler Durden Zero Hedge Traduction SLT
"La résolution nous donne plus de flexibilité pour poursuivre ceux qui aident l'Etat islamique [EI], que ce soit pour transférer des fonds, pour stocker des fonds ou pour gagner des fonds".
Cette déclaration d'Adam Szubin, sous-secrétaire d'Etat contre le terrorisme s'occupant du renseignement financier au Trésor US, fait référence à une résolution du Conseil de sécurité proposée par Washington et Moscou, qui appelle à une vague de répression pour interdire l'accès de l'État islamique (EI) au système financier international.
Comme le rapporte le Financial Times (FT), la "rencontre exceptionnelle des ministres des Finances des membres du Conseil de sécurité a également décidé de soutenir les autres nations à appliquer plus rigoureusement les règles conçues pour limiter le flux des recettes, des combattants et des équipements pour les groupes de miliciens islamistes."
Et voici un peu de rhétorique vide de sens de l'ONU elle-même :
Lors de sa première réunion au niveau des ministres des Finances, le Conseil de sécurité des Nations Unies aujourd'hui a intensifié ses efforts pour couper toutes les sources de financement de l'État islamique en Syrie et en Irak (EI) et d'autres groupes terroristes, y compris le paiement de rançons.
Le Conseil a également appelé les États membres à promouvoir une vigilance renforcée par des personnes relevant de leur juridiction pour détecter tout détournement d'explosifs et de matières premières et de composants qui peuvent être utilisés pour fabriquer des engins explosifs improvisés ou des armes non conventionnelles, y compris les composants chimiques, les détonateurs...
"Ils (les terroristes) sont agiles et ont trop facilement accès à des financements pour leurs actes odieux", a déclaré le Secrétaire général Ban Ki-moon au Conseil au début du débat. "Comme Da'esh (un autre nom pour l'EI) et d'autres groupes terroristes diffusent leur propagande haineuse jusqu'à réaliser des attaques meurtrières, nous devons unir nos forces pour les empêcher d'acquérir et de déployer des ressources pour faire davantage de mal", a-t-il souligné.
Oui, "nous devons 'empêcher ces terroristes d'acquérir et de déployer des ressources pour faire plus de mal." La raison pour laquelle nous appelons cela une rhétorique "vide de sens" est qu'il s'agit d'une insulte à tous ceux qui ne savent rien sur le rôle que les membres de l'ONU jouent dans le financement et le soutien de l'EI.
Prenez cette déclaration, par exemple : "Le Conseil a également appelé les États membres à renforcer leur vigilance sur les personnes relevant de leur juridiction pour détecter tout détournement d'explosifs et de matières premières et de composants qui peuvent être utilisés pour fabriquer des engins explosifs improvisés ou des armes non conventionnelles, y compris des composants chimiques".
Eh bien, pour commencer, nous savons que le nitrate d'ammonium transite de la ville turque d'Akcakale à travers la frontière de la ville syrienne de Tel Abyad, qui est tombée dans les mains de l'EI durant un certain nombre d'occasions. Selon un article du New York Times publié en mai :
Le nitrate d'ammonium a été un ingrédient essentiel dans certains des attentats terroristes les plus notoires de la planète, y compris le bombardement du bâtiment fédéral d'Oklahoma City en 1995 et les bombardements des ambassades étatsuniennes en Tanzanie et au Kenya en 1998.
Il a également été largement utilisé par les miliciens en Irak et en Afghanistan, et par l'Etat islamique.
Une bombe remplie d'environ 45.000 livres (20500 kilos) pourrait endommager 16 immeubles de la ville, a déclaré le Dr John Goodpaster, un chimiste légiste de l'Indiana University-Purdue d'Indianapolis, ajoutant qu'il semblait y avoir au moins 55.000 livres (25.000 kilos) dans des tas de sacs attendant de transiter [entre Akcakale et Tel Abyad].
Les responsables turcs ont échoué à expliquer pourquoi la substance avait été autorisée à franchir la frontière syrienne.
Pour empêcher les "composants chimiques" de tomber dans les mains de l'EI, non seulement la Turquie n'a pas fait grand chose pour résoudre la situation, mais Ankara est en fait plus préoccupée à accuser de trahison ceux qui tentent de montrer son implication dans les transferts illégaux de gaz sarin. Rappelons que plus tôt cette semaine, le Bureau du Procureur général d'Ankara a ouvert une enquête sur le député du CHP, Eren Erdem, après que celui-ci ait fait des allégations selon lesquelles les groupes radicaux utilisent la Turquie comme une voie de transit pour le transport de gaz sarin.
En plus de ce qui précède, la Turquie est aussi accusée (par la Russie et d'autres pays) de faciliter la vente du pétrole illicite de l'EI et ainsi d'aider Etat islamique à sécuriser des centaines de millions de dollars dans le financement dont elle a besoin pour continuer à déstabiliser le gouvernement d'Assad en Syrie et de contrer l'influence iranienne / chiite en Irak. (A noter qu'Israël a été également mis en cause comme principal acheteur du pétrole volé de l'EI, NdT)
Combinez tout cela avec le fait que, comme Vladimir Poutine l'a souligné le mois dernier à Antalya que l'EI reçoit un financement d'au moins 40 pays, y compris des membres du G20. Alors oui, "la résolution" de l'ONU est complètement grotesque.
Il faut aussi considérer les dernières découvertes d'un nouveau rapport "secret" préparé pour le compte du ministère norvégien des Affaires étrangères par Rystad énergie. Selon Dagens Næringsliv (traduit), le rapport indique que "de grandes quantités de pétrole ont été envoyées en contrebande à travers la frontière de la Turquie à partir des zones contrôlées par l'EI en Syrie et en Irak." Le "pétrole est envoyé par camions-citernes par des voies de contrebande à travers la frontière [et] est vendu à des prix fortement réduits, de 25 à 45 dollars le baril", est-il écrit dans ce rapport.
Dagens Næringsliv continue d'impliquer le même réseau de trafiquants qui ont aidé Saddam à éviter les sanctions internationales, et qui maintenant aide les exportations du pétrole volé de l'EI et lui permettent d'importer des fonds.
"Le Conseil de sécurité des Nations Unies discutera jeudi d'une proposition française visant à imposer des sanctions aux pays qui autorisent les échanges avec l'EI," ajoute le rapport, sèchement.
Donc là on tient le Conseil de sécurité des Nations unies. Si vous êtes à la recherche des Etats qui aident l'EI à "acquérir et déployer des ressources" nous lui suggérons de regarder son propre membre à savoir la Turquie qui adhère à l'OTAN, car apparemment, tout le monde partout sur la planète sait ce qui se passe et personne ne veut rien faire à ce sujet.
Lire également : - Globes Israël est devenu le principal acheteur de pétrole de l'Etat islamique