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Cette nuit en Asie : 29 minutes pour un krach boursier en Chine (Les Echos)

par Les Echos 7 Janvier 2016, 18:48 Chine Krach Bourse Crise Economie

Les bourses de Shanghai et de Shenzhen ont de nouveau fermé leurs portes après ce qui s’apparente à un nouveau krach boursier.

De plus en plus rapide ! Il n’a fallu que 29 minutes ce matin pour que les bourses de Shanghai et de Shenzhen ferment leurs portes, contre quatre heures lundi , dans ce qui s’apparente à un nouveau krach boursier, le deuxième en quatre séances depuis le début d’année !

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Le CSI Index 300, qui regroupe les principales valeurs des deux places ayant perdu plus de 5% à 9h42, les échanges ont été interrompus 15 minutes, en application d’un nouveau règlement coupe-circuit destiné à éviter tout mouvement de panique. Raté car 2 minutes plus tard – contre 7 minutes lundi – ce même index (et d’autres) ont franchi le seuil de 7% de baisse fatidique amenant à une suspension pour le reste de la journée.

L’annonce par la commission de régulation de la bourse d’une limite de 1% du pourcentage de capital d’une valeur que des grands actionnaires sont autorisés à vendre n’a pas plus calmé les esprits. Imposée pour trois mois, cette mesure remplace une interdiction de six mois de toute cession qui devait être levée ce vendredi.

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Même si les bourses chinoises sont très majoritairement aux mains de petits porteurs, le caractère irrationnel de ce mouvement de panique s’est propagé aux autres places asiatiques comme une traînée de poudre : en début d’après-midi au Japon, le Nikkei perdait plus de 1,7%, en Corée le Kospi abandonnait 0,7%, et à Hong Kong, le Hang Seng 2,4%...

La huitième baisse d’affilée ce matin du cours pivot au-delà duquel le Yuan « on-shore » est habilité à fluctuer de plus ou moins 2% par rapport au dollar a rajouté aux inquiétudes sur la santé de l’économie chinoise et aux baisses des marchés actions. La banque centrale chinoise a entrepris de dévaluer graduellement sa monnaie, mais elle vient de donner deux coups de canifs dont l’ampleur laisse les analystes pantois : -0,22% mercredi, -0,5% ce mercredi, soit la plus forte baisse depuis la « vrai-fausse » dévaluation du 11 août dernier.

Même si le Yuan dit « off-shore », librement échangeable celui-là à Hong Kong, se reprenant un peu en séance, et même si la banque centrale assure qu’elle mesure sa monnaie par rapport à un panier d’autres devises et non pas seulement face au dollar, le Yuan a atteint son plus bas en cinq ans face au billet vert. Puisant dans ses réserves de change, Pékin continue visiblement d’intervenir pour éviter que l’écart entre ses deux Yuans ne s’écarte trop.

Naufrage des géants coréens de la construction navale

Les géants sud-coréens de la construction navals n’ont pas encore présenté leurs résultats 2015 mais les analystes interrogés par l’agence Yonhap estiment déjà qu’ils pourraient être sur le point de dévoiler des pertes gigantesques. Selon leurs calculs, Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (DSME) aurait généré une perte de 5.000 milliards de wons sur l’année, Hyundai Heavy Industries et Samsung Heavy Industries pourraient avoir respectivement perdu 1.400 et 1.500 milliards de wons.

Au total, ces trois grands acteurs qui accaparent près d’un quart du marché mondial cumuleraient une perte équivalente à 6,2 milliards d’euros. Jamais, cette industrie, qui s’est imposé avec l’automobile et l’électronique comme l’un des piliers de la croissance coréenne, n’auraient dévoilé de performances aussi mauvaises. Pour expliquer cette crise, les analystes rappellent la baisse des commandes de navires et de platefomes dans le secteur pétrolier et gazier, les surcapacités sur le marché des porte-conteneurs et la montée en gamme des chantiers chinois qui, très aidés par Pékin, subtilisent de plus en plus de commandes de petits bateaux à leurs concurrents coréens.

Sony et Samsung lorgnent le matériel médical de Toshiba

Accélérant les cessions d’activités pour tenter de redresser ses finances, Toshiba, le géant japonais de l’électronique préparerait, selon le Nikkei, la cession de son pôle d’équipements médicaux. Il pourrait ainsi annoncer dès la semaine prochaine son intention de mettre en vente pour plus de deux milliards de dollars 51% de sa filiale Toshiba Medical Systems qu’il contrôle actuellement en totalité.

Encore profitable, cette activité, qui conçoit et produit notamment des systèmes d’IRM, des appareils à ultra-sons ou encore des scanners CT a généré sur l’exercice fiscal qui s’était achevé en mars 2015 un volumes de ventes de 3,4 milliards de dollars. Selon le Nikkei, les groupes Sony, Fujifilm, GE Healthcare ou encore Samsung seraient intéressés par une reprise de cette société alors qu’ils tentent tous de doper leur présence sur le segment de la médecine, où les marges restent plus intéressantes que sur les produits grand-publics. Le nom du repreneur pour être connu en mars prochain.

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