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Merkel toujours otage de Recep Erdogan Par Jean-Paul Baquiast Handelsblatt http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/whatsright/whats-right-merkel-braucht-erdogan-zu-ihrem-politischen-ueberleben/12866412-2.html Source: https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/250116/merkel-toujours-otage-de-erdogan
Le journal allemand Handelsblatt est un quotidien économique. Il est en coopération éditoriale avec le groupe de presse Dow Jones, propriétaire entre autres du Wall Street Journal.
Ceci veut dire qu’il ne s’aventure pas sans de solides raisons à critiquer la Chancelière Merkel, laquelle a toujours été considérée par le patronat allemand comme un atout précieux dans les relations de celui-ci et du capitalisme financier américain.
Il est donc intéressant aujourd’hui de lire un article de Handelsblatt (cf référence ci-dessous) qui met directement en cause l’imprudence ( autrement dit l’irresponsabilité) de la Chancelière lorsqu’il y a quelques semaines, à la surprise générale et qui plus est s’exprimant au nom de l’Union européenne toute entière, elle avait décidé d’obtenir l’accord de la Turquie en vue d’un contrôle de l’immigration provenant de l’Irak et de la Syrie.
Le prix à payer pour ceci n’avait pas été clairement indiqué. Mais quelques jours plus tard, il est apparu que l’Allemagne avait promis de fermer les yeux sur les meurtres massifs perpétrés par Erdogan contre les Kurdes vivant au sud-est de la Turquie, ainsi que sur l’implication de cette même Turquie dans les contrebandes de pétrole et les trafics d’armes bénéficiant à Daesh. Cette bienveillance n’a jamais eu les résultats attendus, puisqu’Erdogan n’a en rien refréné les migrations vers l’Europe, tout en sachant que parmi ces migrants figure [possiblement, ndlr] un effectif croissant de candidats au terrorisme intra-européen.
Or aujourd’hui, Angela Merkel se trouve dans les mains d’Erdogan. Elle sait très bien que si elle s’oppose directement à la Turquie, celle-ci dénoncera directement la complicité de l’Allemagne dans les forfaits turcs. Il en sera fini de son avenir politique, mais aussi d’une partie de la souveraineté de fait exercée par le capitalisme allemand en Europe. L’article du Handelsblatt apparaît donc comme un effort de celui-ci pour ne plus paraître encourager davantage l’irresponsabilité de Merkel, non seulement dans les relations avec la Turquie mais dans l’accueil qu’elle continue à promettre à des centaines de milliers de migrants manifestement manipulés par des forces anti-européennes pour désintégrer la société européenne et ses valeurs.
Nous pouvons nous demander jusqu’à quand l’Union européenne et les Etats européens continueront à ne pas entendre les mises en garde de Handelsblatt, ou d’autres analogues provenant d’un nombre croissant de citoyens allemands.
25 janv. 2016 – Par Jean-Paul Baquiast
Source: https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/250116/merkel-toujours-otage-de-erdogan