Dans son dernier bouquin, "Paroles de liberté" (Flammarion, 2014), Christiane Taubira pourfendait le recours à l'état d'urgence, notamment en 2005, lors de la révolte des banlieues :
"Comme pour bien confirmer l'évidence d'une guerre civile, le pouvoir politique brandira ce qu'il détient de plus drastiquement brutal dans son arsenal symbolique : la loi du 3 avril 1955 instaurant le couvre-feu en Algérie (...).
Comme déjà à Paris, en 1961, lorsque le préfet Maurice Papon utilise cette loi de 1955 pour instaurer le couvre-feu avant le massacre du 17 octobre 1961. (...) La voilà de retour, la même loi, chargée de toutes ces exactions avec leurs connotations coloniales, réactivée par décret du 9 novembre 2005 pour s'appliquer en banlieue française."...