En 2012, François Hollande avait promis la fin de la Françafrique. Plus de trois ans plus tard, les porteurs de valises et les envoyés spéciaux semblent avoir quitté l'Élysée. Mais les réseaux affairistes ont migré vers d'autres univers, notamment les fondations comme celle de Jean-Louis Borloo. Des pratiques qui se déroulent sous le regard tantôt impuissant, tantôt complice des autorités. Deuxième volet de notre série sur la politique africaine de la France.
Jean-Louis Borloo passe beaucoup de temps avec François Hollande. Avant et pendant la COP21, l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy était partout. Dans les couloirs, les réunions, à l'Élysée. Mi-novembre, il a participé au Palais à un déjeuner consacré à la grande conférence environnementale en présence de cinq chefs d’État africains. Le 1er décembre, journée de la COP dédiée au « défi africain », les caméras ont immortalisé l'activisme de Jean-Louis Borloo. Il murmure à l'oreille de François Hollande, se déplace en arrière-plan, susurre un mot au président du Cameroun Paul Biya. Sans mandat officiel, l'ancien ministre et avocat d'affaires est de tous les raouts franco-africains de cette fin d'année 2015...