/image%2F0780719%2F20160123%2Fob_47e6ec_le-drian2.jpg)
Ventes d'armes : pourquoi Le Drian vise l'Arabie saoudite Par Jean Guisnel Le Point
L'année 2015 a été un succès historique pour les ventes d'armes. L'Élysée et la Défense veulent faire mieux en 2016, notamment grâce aux Saoudiens.
La France a engrangé pour 16 milliards d'euros de commandes de matériels militaires durant l'année 2015. C'est le double de l'année précédente (8,4 milliards d'euros) et quatre fois plus qu'en 2012 (4,8 milliards d'euros). Paris espère continuer sur cette lancée en vendant des Rafale à l'Inde durant la visite de François Hollande dimanche et des sous-marins à l'Australie dans une compétition difficile contre les Japonais.
Mais surtout, Paris vise la vente de quantités de matériels à l'Arabie saoudite, qui n'est plus le fabuleux client qu'elle fut durant les années 1970 et 1980. Paris aurait actuellement un problème relationnel avec le fils et vice-prince héritier, le ministre de la Défense Mohammed ben Salmane Al Saoud. Les relations avec la cour saoudienne passeraient par le général francophone (et ancien de l'école spéciale militaire de Saint-Cyr) Ahmed Al-Assiri, sans poids politique réel. Mais dans la relation avec ce pays, les périodes fastes ont toujours succédé aux périodes de vaches maigres et tous les espoirs des marchands de canons demeurent permis.
Chars Leclerc
De nombreuses rumeurs ont couru dans la presse française ces dernières semaines (à partir d'une dépêche de l'Agence France-Presse) concernant la vente de chars Leclerc à l'Arabie saoudite. L'AFP cite l'entourage de Jean-Yves Le Drian : « On parle de quantités astronomiques de véhicules (...), plusieurs centaines de chars. » D'autres sources au cabinet du ministre de la Défense sont nettement moins affirmatives, l'une d'elles soupirant même : « On aimerait bien… » Signe sans doute que chez Le Drian, l'unanimité naguère de mise a fait place à des lectures différentes des affaires.
Ce n'est pas vraiment étonnant, mais ces divergences étaient moins visibles. Renseignement pris, le Leclerc a parfaitement réussi sa démonstration organisée sur un champ de manœuvres saoudien fin novembre 2015. De plus, les militaires saoudiens ont été fortement impressionnés par les succès dans la guerre au Yémen des Leclerc achetés par les Émirats arabes unis en 1993. Certes, neuf chars français ont été touchés par des engins antichars tirés par les rebelles soutenus par l'Iran, l'un d'entre eux ayant été détruit. Mais les coups qu'ils ont porté auraient été – affirment plusieurs sources française – particulièrement efficaces...