Côte d’Ivoire : mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, la justice burkinabè persiste et signe Par Benjamin Roger JAI
La justice militaire burkinabè a déclaré lundi, lors d'une conférence de presse à Ouagadougou, que ses juges n'avaient aucune intention de lever le mandat d'arrêt international émis contre Guillaume Soro dans le cadre de l'enquête sur la tentative de coup d'État, mi-septembre.
Pas question de lever le mandat d’arrêt international émis le 8 janvier contre le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro. C’est, en substance, le message transmis lundi 8 février à la presse par le lieutenant-colonel Norbert Koudougou, procureur du tribunal militaire de Ouagadougou en charge de ce dossier brûlant. Depuis quelques jours, de nombreuses rumeurs faisaient état de pressions du pouvoir politique sur les juges d’instruction afin de lever leur mandat d’arrêt contre la deuxième personnalité de l’État ivoirien, dont l’implication supposée dans la tentative de coup d’État contre le régime de transition burkinabè, mi-septembre, empoisonne les relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire depuis plusieurs mois.
« Personne n’a demandé à un juge d’instruction de lever un mandat d’arrêt. Il n’y a eu aucune pression pour lever le mandat d’arrêt contre Guillaume Soro, a martelé le lieutenant-colonel Koudougou. Le juge d’instruction travaille en toute indépendance. Le succès de l’instruction c’est le succès de toute la procédure et le juge d’instruction qui a posé un acte ne peut lui-même l’annuler ou le retirer du dossier. » Le procureur a ajouté que toutes les précautions avaient été prises pour que la validité de la procédure ne soit pas remise en cause « lorsque les bruits ont commencé à courir derrière ces mandats ».
Gilets par balles, grenades lacrymogènes et hélicoptère
Le lieutenant-colonel Norbert Koudougou a également précisé que la justice militaire n’avait pas « encore pu authentifier » les écoutes téléphoniques qui impliqueraient Guillaume Soro et Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, dans une tentative de soutien opérationnel et financier aux putschistes de l’ex-régiment de sécurité présidentielle (RSP)...