Face à la multiplication des critiques au plan controversé de l’Arabie saoudite d’envoyer des troupes militaires en Syrie, le gouvernement saoudien a cédé aux pressions et a démenti d’avoir un plan d’expédition de forces militaires en Syrie.
Ce mercredi, après sa rencontre avec son homologue marocain, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir a déclaré devant la presse que l’idée de l’expédition de forces militaires terrestres en Syrie étaient proposée par les Etats-Unis et que l’Arabie saoudite avait voulu seulement soutenir la proposition des Américains. Sans faire allusion aux critiques virulentes au niveau régionale et internationale au plan de Riyad pour envoyer ses soldats en Syrie, le ministre saoudien des Affaires étrangères a l’envoi de troupes terrestres en Syrie avait été proposé dans le cadre des projets de la coalition internationale anti-Daech formée par les Etats-Unis, et que l’Arabie saoudite serait prête à y prendre part si la coalition déciderait à former de telles troupes.
En effet, les déclarations d’Adel al-Jubeir ne signifie qu'un retour de Riyad sur sa décision d’envoyer des milliers de soldats en Syrie, d’autant plus que récemment le ministère émirati des Affaires étrangères a annoncé que la position officielle des Emirats arabes unis était de soutenir le processus politique pour mettre fin à la crise en Syrie, en soulignant que les Emirats n’avaient pas l’intention d’expédier des forces terrestres en Syrie. Or, Abu-Dhabi avait annoncé auparavant sa décision d’envoyer éventuellement des milliers de soldats en Syrie.
Jeudi dernier, le porte-parole de l’armée saoudienne, Ahmad al-Assiri, avait annoncé haut et fort que l’Arabie serait en mesure d’envoyer des troupes terrestres en Syrie, et cela alors que les négociations de paix à Genève réunissant les représentants du gouvernement de Damas et de l’opposition syrienne avaient échoué en raison des pressions et des tergiversations de l’Arabie saoudite.
Le gouvernement syrien a mis en garde, deux jours plus tard, contre toute intervention terrestre étrangère sur son sol après des informations faisant état d'éventuels envois de troupes saoudiennes et turques dans le pays.
« Toute intervention terrestre sur le territoire syrien sans l'autorisation du gouvernement est une agression face à laquelle il faudra résister », a affirmé le chef de la diplomatie syrienne Walid Mouallem lors d'une conférence de presse à Damas.
« Que personne ne pense à agresser la Syrie ou à violer sa souveraineté car nous enverrons les agresseurs dans des cercueils en bois dans leur pays », avait-t-il ajouté. « Cela sera le sort de quiconque qui voudrait participer avec les terroristes à l'agression contre la Syrie », a encore dit le ministre syrien des Affaires étrangères, alors que les troupes de l’armée syrienne ont enregistré de nombreux succès face aux terroristes depuis l'intervention de l'allié russe dans le conflit fin septembre.