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Révélations sur les liaisons dangereuses de la France avec l'Arabie saoudite Par Marc Endeweld Marianne
L’initiative a suscité un tollé : au nom de la « diplomatie économique », François Hollande a remis, vendredi dernier, la Légion d’honneur, à Mohamed ben Nayef, ministre de l’Intérieur de l’Arabie Saoudite. Mais, en réalité, on assiste depuis le début du quinquennat à un rapprochement inédit entre les deux pays. Cet alignement diplomatique a-t-il abouti à l’aveuglement de la France concernant le double jeu de la puissance sunnite ? A-t-on minimisé l’aide apportée par l’Arabie Saoudite aux milices djihadistes en Syrie ?
[Et c'est pas fini !] Le prince saoudien a aussi été reçu en douce par 5 ministres En visite à Paris la semaine dernière, le prince héritier d'Arabie saoudite n'a pas seulement été décoré de la Légion d'honneur par François Hollande. Il a aussi rencontré les plus hautes personnalités du gouvernement. Manuel Valls, Ségolène Royal, Jean-Yves Le Drian, Bernard Cazeneuve ou encore Emmanuel Macron se sont tous entretenus avec Mohammed ben Nayef. En toute discrétion, puisque les agendas officiels des intéressés ont soigneusement omis de mentionner ces entrevues... Lire la suite
Cette semaine, Marianne publie donc un dossier de douze pages décryptant les relations diplomatiques et économiques de la France avec l’Arabie Saoudite. A la lumière de plusieurs documents exclusifs que nous révélons, notamment des télégrammes diplomatiques, l’instrumentalisation de la France par le royaume saoudien pour faire pression sur l’administration Obama sur le dossier syrien est manifeste.
Nous publions notamment le compte-rendu d’une rencontre secrète au printemps 2013 entre plusieurs diplomates français et le Prince Bandar ben Sultan, ancien chef des services extérieurs du royaume saoudien, qui flatte alors ses interlocuteurs français en rappelant que la position de la France sur la Syrie « est très appréciée et que Sa Majesté a été impressionné par le courage du président Hollande ». Lors de cette rencontre, le chef des services secrets saoudiens de l’époque évoque avec détails le financement et l’armement des rebelles syriens par l’Arabie Saoudite. Sans susciter de grandes interrogations côté français…
Dès octobre 2012, l’ex-ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, est pourtant alerté par une note émanant de la direction de la prospective du Quai d’Orsay. Il y est délivré des informations provenant d’activistes syriens qui s’inquiètent d’une dynamique d’ « islamisation par le financement (et par les services) du Golfe » des mouvements en lutte contre Bachar Al-Assad...