
Peu d'informations filtrent sur les "opérations de sécurisation" en cours dans le département du Pool, situé dans le sud du Congo-Brazzaville. Plus de 10 jours après leur déclenchement, aucun bilan n'est disponible alors que l'opposition et la société civile parlent des "bombardements" quotidiens.
« C’est le black-out total », explique un membre de la société civile à Kinkala, chef-lieu du département du Pool, qui a requis l’anonymat pour « des raisons de sécurité ». En représailles à l‘attaque de Brazzaville dans la nuit du 3 au 4 avril, attribuée aux Ninjas Nsiloulou, les autorités congolaises ont lancé la traque de leur chef, le pasteur Ntumi, retranché dans ses fiefs du sud du pays.
Y a-t-il eu des bombardements ?
Selon des ONG et des opposants à Denis Sassou Nguesso, nouvellement réélu à l’issue d’une présidentielle controversée, plusieurs localités du Pool subissent depuis une dizaine de jours des « bombardements » des forces de sécurité.
Il s’agit d’opérations policières pour rechercher les auteurs des actes de nature terroriste
« Il faut savoir mesurer la teneur de chaque mot », suggère pour sa part le colonel Jules Monkala Tchoumou. Joint par Jeune Afrique, le porte-parole de la police congolaise se refuse de parler d’un « quelconque bombardement » dans le Pool.
« Il s’agit en revanche d’opérations policières pour rechercher les auteurs des actes de nature terroriste perpétrés le 4 avril dans les quartiers du sud de Brazzaville », explique-t-il. Mais l’officier reconnaît par ailleurs l’existence d’une « opération de destruction des centres de commandement du pasteur Ntumi », ancien chef de guerre qui exerçait depuis 2007 les fonctions du délégué général chargé de la promotion des valeurs de paix et de la réparation des séquelles de guerre. Avant d’être révoqué le 6 avril...