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L’opposition craint le pire au Congo-Brazzaville Laurent Larcher La Croix
Au Congo-Brazaville, des membres de l’opposition ont été arrêtés. Depuis le début de la semaine, les forces de l’ordre sont engagées dans plusieurs combats.
Après les combats qui ont éclaté au début de la semaine, les arrestations de membres de l’opposition se multiplient.
Après les combats qui ont éclaté au début de la semaine, les arrestations de membres de l’opposition se multiplient. / Stringer/AFP
Jeudi 31 mars, une vingtaine de personnes en uniforme kaki pénètre au domicile du colonel en retraite Marcel Mpika, à Pointe Noire. Connu pour être un proche du général Mokoko, l’un des principaux chefs de l’opposition, et engagé en sa faveur pendant la campagne présidentielle, le colonel Mpika disparaît ce jour-là. Depuis, sa famille n’a plus de nouvelles. Elle ne sait ni qui l’a enlevé, pourquoi, le lieu de sa détention, s’il est encore en vie.
Au Congo Brazzaville, le cas du colonel Mpika n’est pas isolé. Depuis la réélection controversée de Denis Sassou Nguesso, à l’élection présidentielle du 20 mars, la situation au Congo s’est détériorée. Joint au téléphone, Zacharie Bowao, coordonnateur de la Plate-forme Frocad IDC qui réunit les cinq principaux partis de l’opposition, accuse : « A Brazzaville mais aussi à Pointe Noire et dans tout le pays, des collaborateurs des principaux candidats mais aussi des jeunes gens qui ont battu campagne pour nous sont arrêtés. »
Pour échapper aux arrestations, les opposants se cachent, poursuit Zacharie Bowao. « La méfiance et la peur ont gagné tous les esprits. Nous évitons de nous réunir en public, nous privilégions les contacts privés ».
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Selon l’avocat du général Mokoko, Maître Tricaud, une vingtaine de cadres de l’opposition auraient déjà été arrêtés : « Dans les rangs du camp du général Mokoko et dans l’équipe de Guy-Brice Parfait Kolélas », arrivé deuxième à l’élection présidentielle du 20 mars, précise-t-il. Parmi eux, Marcel Mpika, « mais aussi Jean Mgouadi, le principal directeur de campagne du général Mokoko », assure l’avocat. « Arrêté dans la nuit du 23 au 24 mars, détenu à la Direction générale de la surveillance du territoire, il y a été torturé. Et sa famille n’est pas autorisée à lui rendre visite ».
Un coup d’État avec le soutien du Gabon ?
Depuis mardi 5 avril, la maison du général Mokoko à Brazzaville est encerclée par la police, son téléphone coupé. Il n’est pas autorisé à sortir et les journalistes sont refoulés. Une situation exceptionnelle. La rumeur de sa prochaine arrestation circule. « Les autorités le présentent comme préparant un coup d’État avec le soutien du président gabonais, Ali Bongo. Et avec des Centrafricains qu’il aurait recrutés pendant sa mission en RCA », précise Maître Tricaud...