La police allemande privilégie à l'heure actuelle la piste d'un jeune Allemand déséquilibré pour expliquer la fusillade qu'il a perpétré dans un centre commercial à Münich qui a fait 9 morts et 10 blessés hier soir et non celle d'un terroriste. Il s'agit, tout comme l'auteur de l'attentat de Nice, d'un jeune homme souffrant de troubles psychiques, en crise et issu de quartiers défavorisés.
La police allemande évoque celle d'un "Amoklaüfer" (Coureur d'Amok). "L'amok est le fait d'une personne agissant seule. C'est un accès subit de violence meurtrière qui prend fin par la mise à mort de l'individu après que ce dernier a lui-même atteint un nombre plus ou moins considérable de personnes." Ce trouble à tropisme culturel fréquemment décrit en Malaisie ou en Indonésie fut romancé par Stefan Zweig dans sa célèbre nouvelle "Der Amoklaüfer" (Amok ou le Fou de Malaisie).
Cette piste avait été évoquée pour le camionneur meurtrier de Nice avant que les autorités françaises mettent en cause ses liens avec l'Etat islamique et décident de renforcer et prolonger l'Etat d'urgence. Reste à savoir si l'acte des kamikazes terroristes n'est pas une variante de ce que l'on appelle Amok en Asie.
A l'heure actuelle, en Allemagne, on ne semble pas se lancer sur la piste terroriste compte tenu des éléments de l'enquête. La police allemande fait aussi le lien avec le tueur suédois Anders Brevik aux motivations néo-nazies et racistes dont le tueur de la fusillade de Münich aurait pu s'inspirer.
"Nous avons trouvé des éléments montrant qu'il se préoccupait des questions liés aux forcenés" auteurs de tueries, notamment des livres et des articles de journaux, a précisé le chef de la police de Munich, Hubertus Andrä. "Il n'y a absolument aucun lien avec l'Etat islamique", a-t-il déclaré. (AFP)
MAJ 23.07.16 à 20h : La police allemande a retrouvé dans la chambre du forcené, un livre intitulé : "Der Amok im kopf" signifiant "folie meurtrière" ou littéralement "la folie dans la tête" ou "l'Amok en tête".
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