L'annonce du gel du projet minier Simandou en Guinée illustre la difficulté pour les Etats africains de négocier à leur avantage des concessions minières.
La société Rio Tinto vient d'annoncer au journal anglais The Times le 4 juillet 2016 que la baisse du cours des matières premières l'empêcherait d'exploiter à l'immédiat le gisement de fer de Simandou au sud de la République de Guinée en dépit de «l'étude de faisabilité bancable» qu'elle a présentée à l'État guinéen en mai 2016.
En effet, le projet Simandou est géré entre l'État guinéen sous forme de société anonyme de droit local SIMFER.SA (7,5 %), Rio Tinto (46,6 %), un consortium de sociétés d'État chinoises pilotées par Chinalco (41,3 %) et la Société financière internationale (4,6 %), branche du Groupe de la Banque mondiale destinée au financement du secteur privé. SIMFER.SA détient donc une concession minière (blocs 3 et 4) au sud de la République de Guinée.
Aujourd'hui, la quasi-totalité des médias parlent du retrait pur et simple de Rio Tinto du projet. De son côté, l'État guinéen, semble-t-il pris au dépourvu, ne compte pas s'aligner. Du moins, c'est que l'on peut comprendre des communiqués hésitants, pour ne pas dire prudents de ce dernier.
Va-t-on vers une bataille juridique? Est-ce un coup médiatique raté? Ou une petite stratégie de chantage du géant du fer anglo-australien pour faire reculer l'État pour l'exploitation de ce minerai de fer, sans doute le plus riche au monde? Ou finalement la confiance du géant en l'état a volé en éclat?
Dans notre analyse nous tenterons d'éclaircir l'environnement contractuel du projet Simandou, avant d'envisager une appréciation juridique des évolutions contractuelles...