Les Etats-Unis vont fournir une nouvelle et substantielle assistance militaire à l'Arabie saoudite, leur alliée depuis 1945. La presse internationale - américaine, européenne et française - peut bien continuer d'accuser cette monarchie pétrolière d'avoir financé les salafistes et leurs prédicateurs sur plusieurs continents, Daech ou Al-Quaïda, peu importe : la Maison-Blanche, l'Elysée et les marchands d'armes américains et français entretiennent toujours d'excellentes relations avec les rois d'Arabie.
Obama et Hollande espéraient-ils une évolution démocratique de leurs très riches clients ? Ils ne sont pas crédules à ce point. Miseraient-ils sur les récents contacts pris par les Saoudiens sunnites avec Israël, au nom de leur hostilité commune envers l'Iran chiite ? Ils tiendraient pour preuve de ce rapprochement la récente visite d'un général saoudien à Tel-Aviv. Une hypothèse revenant à considérer Netanyahou et les dirigeants saoudiens comme des partisans de la paix au Proche-Orient, ce qui reste à voir...
La prochaine livraison d'armes qui doit être approuvée par le Congrès à Washington - les règles françaises, en la matière, sont assez différentes -, n'est pas négligeable. L'armée saoudienne va recevoir 153 chars lourds Abrahams, 20 véhicules blindés Hercules, des centaines de canons, de mitrailleuses, de lance-grenades, des jumelles à vision nocturne, etc.
Coût de la facture : 1.15 milliard de dollars. Mais, quand on veut - comme Riyad - installer au Yémen un pouvoir à sa botte, il faut savoir y mettre le prix. Et, malgré la baisse du pétrole, l'Arabie saoudite dispose encore d'un peu de monnaie.