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Côte d'Ivoire : CPI, l'onusienne fait des révélations sur le commando invisible, l'armée française et refuse de dévoiler publiquement le nom de son chef par Donatien Kautcha, Abidjan Koaci.com
La Suisse, Aurélie Fuchs ex chargée des Droits de l'Homme de l'Onuci pendant la crise post-electorale, était ce mardi à son second jour de témoignage.
Lors de son interrogatoire par la défense de Laurent Gbagbo et Blé Goudé, conduite par, Me O'she et Me Emmanuel Altit, elle a parlé de sa mission pendant les évènements, fait des révélations sur le commando invisible, l'armée française et a refusé de dévoiler publiquement le nom de son superviseur comme relevé par KOACI.COM.
Ci-dessous, quelques grands extraits de l'intervention de celle qui a débuté sa carrière, selon nos informations, comme stagiaire auprès d'un certain Georges Sorros, avant d'être recrutée par les Nations unies, puis affectée ensuite en Côte d'Ivoire en octobre 2010.
Sa Mission
« Des personnes venaient me voir pour parler des exactions dont elles avaient été victimes de la part des forces de l'ordre. On ne parlait pas ensemble de leur parcours. Souvent on leur demandait leur appartenance ethnique et organisation .On ne parlait pas en Français. Il y a eu des personnes avec lesquelles, je n'ai pas pu m'entretenir, parce qu'on ne se comprenait pas. Je ne relisais pas ce qu'elles me disaient à la fin, mais régulièrement (…).Elles ne signaient pas de document, parce que ce n'était pas une déclaration officielle et aussi à cause des conditions de confidentialité. Je n'avais pas la version finale du document. C'était avec mon superviseur. Les points où il n'y avait pas concordance, on restait plus vague. Je crois avoir donné mes notes demandé par la CPI. Après je ne sais pas où elles sont conservées.
Le nom de son superviseur
« La personne fait partie des trois noms que j'ai mentionné hier lors du huis clos partiel (Ndrl hier). Je peux vous le redonner, mais à huis clos »
Le niveau de sécurité
« Nous étions escortés dans les lieux permanents .C'est pas moi qui jaugeait la question de sécurité. Chacun avait son rôle. »
La situation du pays avant son arrivée
« Je savais la situation par le bureau des volontaires. On nous avait remis un petit livret. Je ne me rappelle pas suffisamment du contenu de ce briefing.
Rebelles au Golf hôtel
« J'ai entendu parler de l'hôtel du Golf en décembre ou janvier je crois. Je n'ai pas entendu le thème rebelle, mais que Alassane Ouattara y était avec des proches. Avant d'arriver Abidjan, je n'avais aucune idée de l'hôtel du Golf.
Son évacuation et la raison
« J'ai été évacuée le 3 avril à Bouaké. J'y suis restée pendant une semaine et après, comme j'avais des affaires personnelles, je suis partie pour ne revenir qu'en mai. J'ai été évacuée, parce que, la situation sécuritaire c'était détériorée. Tout le personnel des Nations unies ne se déplaçaient plus. Il y a avait beaucoup d'hommes armés de part et d'autres dans les rues. Il y avait également des échanges tirs réguliers.
Le rôle des forces onusiennes
« Je ne saurai vous dire si les forces onusiennes étaient partie prenantes dans les échanges de tirs, hormis la protection du QG à Sebroko. J'ai lu des rapports, qu'ils avaient eu des échanges de tirs dans le cadre du mandat de l'Onuci. »
Les Forces françaises
« Des forces Françaises venaient régulièrement à Sebroko et repartaient. Il y a même un officier de liaison, dont je ne connais pas le nom, qui passait régulièrement à Sebroko. »
Le Commando invisible
« Selon leurs propos, ils étaient là pour la libération du pays et pour que le président élu puisse prendre fonction. Je leur ai parlé à Abobo, Anyama et à Williamsville. Ils étaient armés de Kalachnikovs et de petits lance-roquettes. »
C'est sur cette dernière déclaration que, le 16è témoin de l'accusation a demandé une pause à Me Altit. Une requête qui a reçu l'approbation du juge président Cuno Tarfusser, en lui accordant une longue pause. L'audience devrait reprendre dans l'après-midi de ce mardi.
Donatien Kautcha, Abidjan