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François Fillon refuse toute repentance sur la Françafrique

par SLT 3 Septembre 2016, 06:43 Fillon Repentance Colonialisme Françafrique France info Crimes contre l'humanité Crimes de guerre néocolonialisme Articles de Sam La Touch

François Fillon et le dictateur Paul Biya
François Fillon et le dictateur Paul Biya

Dans l'émission radiophonique de Jean-Michel Apathie sur les ondes de France info, le vendredi 2 septembre à 8h30, l'invité, François Fillon, n'a pu s'empêcher de déclarer que "la repentance ne sert à rien" après qu'Apathie ait clairement évoqué le rôle de soutien apporté par la France au régime dictatorial de Bongo depuis un demi-siècle et demandé si la France devait exprimer ses regrets. Apathie faisait référence ainsi au soutien continu des présidents de la Vème République aux Bongo, de De Gaulle à Hollande en passant par Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac et Sarkozy. Ainsi Fillon qui fut branché sur les réseaux françafricains, en tant que Premier ministre de Sarkozy, est sur la même longueur d'onde que Chevènement, Sarkozy et Marine Lepen qui refusent toute repentance sur la traite négrière ou pour les crimes commis durant la colonisation française et encore plus sur le néocolonialisme actuel français en Afrique (Françafrique). La Françafrique étant "l’ensemble des relations personnelles et des mécanismes politiques, économiques et militaires qui lient la France à ses anciennes colonies africaines, ainsi qu’à un certain nombre d’autres pays africains. Héritées dans la plupart des cas d’un passé colonial commun, ces relations s’appuient sur des réseaux officiels mais surtout officieux". (Wikipedia)

On sait bien que la repentance peut amener à la réparation et que ces souverainistes ne souhaitent pas entrer dans une sorte de critique et de reconnaissance qui pourrait mener à une prise de conscience, à la refonte du système colonialiste et néocolonialiste français et somme toute à des réparations sonnantes et trébuchantes. En clair, ces politiques et plus généralement les membres des réseaux françafricains sont en faveur du maintien de l'opinion publique française dans l'obscurantisme sous le régime de la Vème République !


Dans le cas de Fillon, la position est encore plus radicale. Loin d'une forme de début de reconnaissance des crimes commis durant la colonisation, l'homme est un habitué de la négation. Concernant les crimes de la France au Cameroun dans les années soixante il avait déclaré qu'il n'y en avait jamais eu. (Quand Fillon niait la guerre de la France au Cameroun)

Et fidèle à lui même, il a déclaré très récemment que la France ne devait pas se sentir coupable de la colonisation car il s'agissait d'un "partage de culture". Il a même prôné de réécrire les manuels d'Histoire des écoliers pour y inscrire la grandeur de la colonisation et de la civilisation française en Afrique. A croire qu'il a fait de la négation des méfaits du (néo)colonialisme son fond de commerce électoral et son identité politique.

"Dimanche 28 août, son discours de rentrée s'est ouvert sur sa conception très personnelle de la colonisation. "Non, la France n’est pas coupable d’avoir voulu faire partager sa culture aux peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du nord", a-t-il lancé. Et de conclure ainsi ce chapitre :"Pourquoi devrions-nous nous en excuser?"

Puis après avoir cité en exemple le programme scolaire... chinois qui permettrait, selon lui, aux écoliers d'exprimer leur "fierté d’appartenir à une grande civilisation quand les jeunes Français ignorent des pans de leur histoire, ou pire encore, apprennent à en avoir honte", François Fillon a promis de faire réécrire les programmes d'histoire de l’école primaire s'il était élu en 2017. Son objectif développé cette semaine dans une tribune publiée par Le Figaro: l'instauration d'un grand récit national afin que "les maîtres ne soient plus obligés d’apprendre aux enfants à comprendre que le passé est source d’interrogations". (Réécrire les programmes d'histoire? La proposition de Fillon est très risquée. La preuve en images... Le Huffington Post)

Sans doute Fillon doit avoir une certaine dette morale envers les Africains et leurs descendants pour refuser de reconnaître les crimes colonialistes et néocolonialistes commis au nom de la France dans son pré-carré ? Mais pour Fillon, ne s'agit-il que d'une simple dette morale ou bien d'une complicité de crimes de guerre lorsque l'on sait qu'en tant que Premier ministre du chef de guerre Sarkozy, en 2011, il a soutenu l'invasion, la destruction de la Libye et l'armement des djihadistes "libyens" qui travaillaient pour l'OTAN, joignant ainsi l'action au discours colonialiste ?

Sans oublier son soutien, en tant que Premier ministre du chef de guerre français, au renversement de Gbagbo en Côte d'Ivoire par l'armée française pour installer en 2011 le candidat de la Françafrique : Ouattara.

Droit dans ses bottes, ce (néo)colonialiste convaincu ne peut que se raidir dans ses positions.

Le déni de la réalité des crimes du colonialisme et du néocolonialisme français, l'amnésie et le mépris comme forme de survie ? Pour mieux continuer ?

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