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Les médias français traditionnels sont passé experts dans l'art et la manière de passer à la trappe la Françafrique comme relevant du passé pour mieux minimiser le pillage. Un discours usuellement tenu par de nombreux hommes politiques, par les réseaux françafricains et les services qui à l'unisson finissent par donner une vision racialiste de l'Afrique. L'Afrique ne subissant plus le poids néocolonial français devrait donc normalement pouvoir s'en sortir mais en fait il n'en est rien le pillage néocolonial françafricain se poursuit et les réseaux sont de plus en plus gourmands et mondialisés, partagés notamment avec les réseaux atlantistes, russes et israéliens mais ils n'ont pas disparu pour autant et sont fortement implantés pour continuer la prédation en faveur de l'économie française.
Dans cette discipline, le Nouvel Obs est passé expert en la matière. Dans un nouvel article en date du 23.09.16 intitulé "Enquête. Comment la France a perdu le Gabon" et évoquant "la fin d'une relation sulfureuse", on apprend donc que la France avant possédait le Gabon et qu'elle l'aurait perdu à la faveur du régime d'Ali Bongo qui a ouvert son commerce avec des pays tels que la Chine comme Bozizé, Gbagbo ont essayé de le faire avec le succès que l'on connaît. Mais la relation sulfureuse avec la Françafrique est-elle finie pour autant ? Bien sûr que non. Tout simplement parce que la dynastie Bongo a été mise en place par le gouvernement français dans son pré-carré, que l'ex-chef de guerre Sarkozy a soutenu le trucage électoral qui a maintenu le fils Bongo au pouvoir en 2009.
Documentaire de 2010 de patrick Benquet, qui révélait au public français le système de la Françafrique mais évoquait en même temps sa fin et la disparition de cette "relation incestueuse entre la France et l'Afrique" soit un an avant l'action militaire françafricaine et coloniale en Côte d'Ivoire et en Libye.
Ce discours médiatique relève malheureusement du domaine de la falsification. Certes le candidat Jean Ping s'avère être plus proche de la Françafrique que le fils Bongo installé par Paris mais le système françafricain est tellement implanté au Gabon que de parler de sa fin relève de l'imposture pure et simple. Omar Bongo puis son fils en ont grandement profité et Ali Bongo bénéficie encore lourdement de son héritage françafricain. Le jeu médiatique consiste à reconnaître un crime comme relevant du passé sans jamais l'avoir reconnu par le passé tout en sachant qu'il se perpétue dans le présent pour mieux le masquer. Ainsi si les mallettes de fric en provenance du Gabon se font moins fréquentes ces derniers temps - rappelons que beaucoup ont profité de la "fraîche" qui se déversait dans les salons parisiens arrosant des médias, des militaires, des hommes d'affaire et des politiques, les imposteurs parlant même de françafrique à l'envers - le Gabon a toujours sur son sol des bases militaires françaises, le pétrole est encore fortement siphoné par Total, et la monnaie imposée et contrôlée par Paris (franc CFA) rend ce pays grandement dépendant de la France tant sur le plan politique, économique et militaire tandis que les dirigeants au pouvoir s'accaparent la rente au détriment de leur peuple pour la redistribuer à leur clan et aux réseaux françafricains en Afrique et en France. Lorsqu’un pays de la zone franc CFA a exporté vers un pays étranger, les devises qu’il reçoit sont transformés par la France en francs cfa, et viennent donc grossir les réserves françaises en devises.
Mediapart, en 2015, avait diffusé une émission évoquant la persistance vivace du système françafricain au Gabon et pointant l’hypocrisie des médias publics français et l’ensemble de la classe politique française. Les questions d’éthique et de moralité publique des banques françaises en l’occurrence BNP Paribas qui sont installées dans plusieurs pays africains et la responsabilité de la Banque de France, mais aussi, le rôle prédateur des multinationales comme Total, Veolia, Bolloré, Eramet, étaient passés en revue.
Samir Gharbi de Jeune Afrique l’Intelligent estime que «Plus de 70 % des crédits qualifiés d'aide au développement sont servis de façon bilatérale. Cela signifie que l'essentiel de l'argent retourne aux pays donateurs pour payer les salaires des experts et autres consultants et les marchandises achetées à ces mêmes pays. Très peu de « cash » va en fait aux pays bénéficiaires auxquels revient, une fois le crédit déboursé, la gestion du projet, c'est-à-dire la prise en charge des dépenses courantes et... de la maintenance (achat de pièces détachées, experts en réparation...).
Un projet d'aide au développement génère donc - en retour vers les pays donateurs - des transferts financiers plus importants que le montant de l'aide elle-même. Il en va de même - sauf que la procédure est indirecte - pour les projets financés par les institutions multilatérales. Pour que l'aide serve vraiment l'intérêt des pays pauvres, il faudrait que l'argent qui rentre par la porte ne sorte pas par la fenêtre, mais soit recyclé sur place ».