C'est un comble, le chef de guerre de la Vème République a critiqué la justice de son Royaume alors que celle-ci est étroitement dépendante du Château avec un parquet aux ordres. Pour le monarque de la République, c'est bévue sur bévue.
Dans l'ouvrage "Un président ne devrait pas dire ça..." paru le 12 octobre dernier, le président français avait évoqué la "lâcheté" de la magistrature lors des confidences aux auteurs, les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme. Mais, si elle est aussi "lâche" c'est sans doute parce qu'elle est complètement inféodée au pouvoir exécutif en France.
"Cette institution, qui est une institution de lâcheté... Parce que c'est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux... On n'aime pas le politique. La justice n'aime pas le politique...".
Oui, la justice française n'aime pas le politique car elle risque de s'y briser les ailes. Jamais une enquête n'a abouti à une condamnation contre des hommes politiques de premier rang et particulièrement contre les Présidents de la Vème République dont bon nombre portait des casseroles grosses comme eux (De Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy...). Oui les enquêtes sur les assassinats de Boulin et bien d'autres hommes politiques durant le régime de la Vème n'ont jamais abouti. Si la justice n'aime pas le politique ce n'est pas comme semble le prétendre Hollande parce qu'elle veut bouffer du politique mais bel et bien c'est parce qu'elle le craint. Alors lorsque le chef de guerre de la Vème République humilie publiquement la justice française celle-ci ne peut que se retourner contre celui qui pour une grande part la contrôle de part les prérogatives exhorbitantes (Parquet ou ministère de la justice inféodé au pouvoir présidentiel) que lui confère le régime de la Vème République imposé lors du coup d'état constitutionnel de 1958 du Général durant les "évènements".
Pour le plus haut magistrat de France, Bertrand Louvel, ces propos signent la nécessité de se saisir de "la question essentielle de la place, dans les institutions, de l'autorité judiciaire, afin que celle-ci s'émancipe enfin de la tutelle de l'exécutif où la maintient une tradition monarchique d'un autre temps."
Face à la multiplication des protestations des magistrats, François Hollande, a dû, une fois n'est pas coutume, rétropédaler dans la semoule et faire des excuses en déclarant que ces déclarations sont "sans réalité avec ma pensée". François Hollande souffre-t-il de dédoublement tout comme sa politique étrangère ?
Par contre peu de chance d'avoir des excuses similaires pour ses propos sur l'Islam dans un contexte où les Musulmans sont présentés par certains en France comme des ennemis de l'intérieur. Vous avez dit lâcheté ?
- Le chef de guerre français déclare : "Il y a un problème avec l'Islam"