A la frontière italienne, ceux qui aident les réfugiés sont harcelés et à bout
Par Louise Fessard
Mediapart
Dans la vallée de la Roya, à la frontière franco-italienne, depuis mai 2016, un réseau de citoyens secourt les migrants, pour beaucoup des enfants, qui tentent de rejoindre le nord de l’Europe par les voies ferrées, sentiers et autoroutes. Un enseignant doit être jugé mercredi 23 novembre à Nice. Arrêté et placé en garde à vue, un agriculteur fait également l'objet de poursuites.
De notre envoyée spéciale.- Dans la vallée de la Roya, proche de la frontière italienne, certains habitants ont pris l’habitude de toujours avoir un peu de nourriture dans leur voiture. Pour aider, au cas où ils croiseraient sur la route des migrants affamés après une nuit de marche depuis Vintimille (Italie). Depuis la fermeture de la route des Balkans, en février 2016, cette vallée des Alpes-Maritimes se retrouve à l’avant-poste du flux migratoire. Chaque mois des centaines de migrants y passent, pour la plupart érythréens et soudanais. « Ils arrivent dans la nuit en tongs, les pieds ensanglantés, transis de froid », explique Richard, 61 ans, fresquiste à Saorge, un village perché dans la vallée...