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Ces gendarmes qu'on nous a planqués au Bataclan (Canard enchaîné)

par Le Canard enchaîné 18 Novembre 2016, 21:30 Bataclan Attentat Gendarmes Ministère de l'intérieur Préfet de Police France Articles de Sam La Touch

Canard enchaîné, 9.11.16

Canard enchaîné, 9.11.16

Sur les photos du 13 novembre 2015, les héros sont tous flics. A commencer par ce commissaire qui, avec l'aide de son chauffeur, a tué un des terroristes au Bataclan. Les policiers de la BAC, ensuite, qui ont échangé des coups de feu avec les preneurs d'otages. La cavalerie de la BRI, enfin, épaulée par le Raid, qui a mené la charge - forcément - héroïque. Il manque juste quelqu'un sur la photo. Comme au bon vieux temps de l'Union soviétique, où les indésirables étaient effacés, le cliché officiel a en effet été touché : les gendarmes ont volontairement été oubliés.


Ce 13 novembre, une trentaine de mobiles de l'escadron 31/7 de Reims sécurisent, au sein de la capitale, les locaux de Radio J et de "Libération", ainsi que le domicile privé du Premier ministre. Vers 21h30, dès qu'il entend les premiers coups de feu. leur chef, stationné devant chez Valls, rameute ses troupes, toutes proches du Bataclan. Une partie de détachement file "en progression tactique" vers le café La Belle Equipe, où il prend en charge plusieurs blessés. Dès 22 heures, le capitaine constitue "une colonne d'assaut" pour progresser vers le Bataclan.


Dehors, les pandores
Avec l'aide d'une ex-otage qui vient de s'échapper, il contacte par SMS "deux personnes retenues" dans la salle de concerts. Les troupes d'élite de la BRI, elles, ne sont pas encore arrivées. Mais les pandores reçoivent l'ordre de ne plus bouger. Pour le préfet de police de Paris, qui compte sur ses seuls flics pour faire le boulot sur son territoire, ils ne sont pas les bienvenus. Chasse gardée !

Une heure plus tard, d'ailleurs, le même préfet refusera aux super gendarmes du groupe d'intervention dépêchés à la caserne des Célestins, à deux pas du Bataclan, de prêter main forte à ses poulets de la BRI. Peur de la concurrence ?

Etrangement, la Direction générale de la gendarmerie est restée fort discrète sur les exploits de ces gars de l'escadron de Reims. Il a fallu onze mois pour que les mobiles reçoivent la modeste médaille de la Sécurité intérieure. La breloque leur a été remise dans leur cantonnement rémois, sans qu'un grand chef ne fasse le déplacement de Paris. Depuis, ils ont été envoyés en Nouvelle-Calédonie.

On attend leurs photos de vacances.

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