[INFO L'EXPRESS] C'est un glissement sémantique qui ne préjuge en rien d'une éventuelle culpabilité, mais qui en dit long sur la complexité des investigations. Vingt jours après l'accident mortel survenu sur la rocade de La Rochelle (en Charente-Maritime) et dans lequel est impliqué le convoi présidentiel de François Hollande, l'enquête judiciaire, ouverte initialement pour "recherches des causes de la mort", a été requalifiée en "homicide involontaire".
En toute discrétion, le parquet de la Rochelle a dessaisi jeudi dernier le commissariat local au profit de "la police des polices", l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), étant donné que les fonctionnaires chargés de la sécurité du chef de l'Etat sont des policiers. "Cela ne signifie pas, à ce stade, qu'une infraction est caractérisée. Mais nous voulons nous donner le champ d'enquête le plus large possible", confirme à L'Express la procureure de La Rochelle, Isabelle Pagenelle, qui suit personnellement le dossier.
Une nouvelle expertise médicale diligentée
Le 8 novembre, Marcel Briché, retraité de 83 ans, s'engouffre sur une voie d'accélération et s'apprête à s'insérer sur la route nationale 237. Selon le récit de ses proches, l'octogénaire est alors déstabilisé par l'irruption soudaine du convoi du chef de l'Etat, alors en déplacement à La Rochelle pour les assises de l'économie de la mer. Sur une injonction d'un motard de la police, il se déporte pour laisser passer le cortège, mais percute violemment le véhicule qui le précède. L'homme décède deux jours plus tard à l'hôpital, victime d'un arrêt cardiaque. D'après l'avocat de la famille, maître Charles-Etienne Gudin, les médecins ont constaté une fracture des cervicales.
"Avant de mourir, il m'a dit qu'il a été surpris par les ordres du motard chargé d'ouvrir le passage, qui lui a fait signe, toutes sirènes hurlantes, de serrer à droite. Il a pris peur", confie à L'Express le meilleur ami du retraité, qui a passé les 48 heures à son chevet...