Des milices d’Al-Qaïda formées de « djihadistes » ouïghours chinois envoyées en Syrie
Par Steven Sahiounie | 5 novembre 2016
Original: Global Research
Traduit de l’anglais par Michael Rubin pour Arrêt sur Info
Des milices d’Al-Qaïda recrutées par Erdogan sont formées de « djihadistes » ouïghours chinois envoyées en Syrie
Le président turc Erdogan a utilisé son armée de mercenaires pour lutter contre les forces militaires du gouvernement syrien dans le but de changer le régime. Ce projet militaire de changement de régime en Syrie a été conçu, soutenu et établi par les États-Unis d’Amérique, qui est un proche allié de la Turquie, et membre de l’OTAN.
« Ceci est un mémo qui décrit comment nous allons faire sortir sept pays en cinq ans, en commençant par l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et, pour finir, l’Iran. « Démocratie maintenant » datée de 2007. http://www.globalresearch.ca/we-re-going-to-take-out-7-countries-in-5-years-iraq-syria-lebanon-libya-somalia-sudan-iran/5166
L’armée de mercenaires du Président Erdogan est formée de citoyens chinois provenant de la région la plus occidentale de Chine, la région autonome Ouïghour du Xinjiang (ancien Turkestan oriental). Ils sont musulmans sunnites et représentent une des cinquante-six nationalités reconnues officiellement par la république populaire de Chine. Les ouïghours parlent l’ancienne langue turque, qui est la racine de la langue turque moderne maintenant parlée en Turquie. Leur province est le Xinjiang, et leur capitale est Urumqi.
Pendant de nombreuses années, le Président Erdogan a soutenu les revendications des Ouïghours oppressés par le gouvernement chinois. Le Président Erdogan a fait des discours dans lesquels il a comparé le peuple ouïgour aux ancêtres du peuple turc. Erdogan estime qu’il existe un lien historique et ethnique étroit entre la Turquie moderne et le peuple ouïgour. Dans un discours, le Président Recep Tayyip Erdogan a déclaré que « le Turkestan oriental n’est pas seulement le foyer des peuples turcs, mais il est aussi le berceau de l’histoire, de la civilisation et de la culture turques. Les martyrs du Turkestan oriental sont nos propres martyrs. » Sa désignation du Turkestan oriental est en fait la province chinoise du Xinjiang, patrie du peuple ouïgour.
Le Président Erdogan a utilisé sa propre armée de mercenaires composées de citoyens chinois : les Ouïghours. Il leur a délivré des passeports turcs qu’ils ont utilisés pour venir en Turquie. Les services d’immigration des aéroports turcs ont reconnu ces passeports et les ont confisqués, mais ils ont autorisé leurs détenteurs chinois à entrer en Turquie. Le Président Erdogan a organisé leurs transports depuis les aéroports turcs jusqu’en Syrie à travers la large et poreuse zone frontalière au nord de Idlib, autrefois une ville de taille moyenne au Nord-Ouest de la Syrie.
Dans le district de Zeytinburnu d’Istanbul, Nurali T., un Turc ouïghour travaillant au transport des terroristes en Syrie, avec la permission implicite du gouvernement turc, et en particulier des services de renseignement, fournit aux militants des passeports dans le monde entier. Selon le responsable du bureau de Nurali T., « plus de 50 000 Turcs ouïgours sont venus en Turquie avec des faux passeports via la Thaïlande et la Malaisie et sont entrés en Syrie après avoir passé une journée à Istanbul ». Les militants qui sont entrés en Turquie avec ces faux passeports sont hébergés soit dans des hôtels ou des pensions pour une journée avant qu’ils passent en Syrie par les frontières qui sont sous contrôle terroriste. http://chinamatters.blogspot.com/2015/07/turkey-plays-uyghur-card.html
Idlib était un foyer de violence et de destruction dès les premiers mois de la crise syrienne en mars 2011. À la fin de l’été 2011, Idlib était presque vide de résidents, soit ils fuyaient vers les camps de réfugiés turcs à proximité, soit vers les camps de réfugiés de Latakia. Idlib a été transformé en un quartier général de la Free Syrian Army (Armée syrienne libre) et une base d’opérations.
Lorsque le sénateur républicain John McCain de l’Arizona a fait son fameux voyage illégal en Syrie, pour rencontrer les commandants de l’Armée syrienne libre (ASL), il était près d’Idlib. Finalement, l’ASL a recruté et invité des groupes Al-Qaïda de Libye, d’Afghanistan, de Tchétchénie et d’autres pays arabes et occidentaux tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Europe et l’Australie. La majorité des résidents syriens ne soutiennent pas la révolution armée. En raison de ce manque de soutien sur le terrain, l’ASL a choisi d’appeler leurs frères djihadistes dans le monde entier. Le bureau américain de la CIA à Adana, en Turquie, qui dirige le commandement et les approvisionnements de l’ASL, n’a eu aucun problème à permettre à Al-Qaïda et à ses affiliés de renforcer les forces terrestres de l’ASL, qui avaient diminué. L’Amérique a utilisé l’ASL et des filiales d’Al-Qaeda comme Jibhat al-Nusra, armée islamique, Nour-al Deen al Zinki et Ahrar al Sham, pour combattre les forces gouvernementales syriennes, évitant ainsi de déployer des soldats américains. En fait, l’ASL, et toutes les autres milices armées, agissent comme des « soldats américains sur le terrain ».
Le Parti Islamique du Turkestan (TIP) est un groupe politique radical islamique composé d’Ouïghours. Leur chef est Emir Abd al-Ḥaqq al-Turkistānī. Depuis 2001, le TIP est affilié à Al-Qaïda. Les chefs de terrain du champ de bataille du TIP dans la province d’Idlib, en Syrie, sont Abu Rida al-Turkestani et Ibrahim Mansour. En 2013 le TIP s’est aligné avec Jibhat al-Nusra, un groupe terroriste en Syrie qui figure sur la liste des groupes terroristes interdits aux États-Unis. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a déclaré : « Les Tchétchènes qui ont quitté ISIS (Islamic State of Iraq and the Levant) ont été remplacés par le Parti islamique du Turkistan ouïghour allié à Al-Qaïda ».
«Islam Awazi», le centre médiatique du Parti Islamique du Turkestan (TIP), publie trois à quatre vidéos mensuelles dans la rubrique « Un appel des premières lignes du djihad » qui rapportent les « succès » militaires des combattants du TIP. En outre, une vidéo mensuelle « Tourisme des croyants » est produite qui démontre la vie « pacifique » et « militaire » des combattants ouïghours en Syrie. En particulier, le 22 juillet 2016, le Parti Islamique du Turkestan a distribué une vidéo intitulée « My Desire », qui a mis en évidence des photos de combattants ouïghours en Syrie. http://thediplomat.com/2016/08/chinas-nightmare-xinjiang-jihadists-go-global/
Aujourd’hui, les radicaux inspirés de l’Etat islamique répètent l’expérience des combattants du TIP qui ont massacré des Chinois Han (Les Han constituent le peuple chinois « historique ») dans les gares de Kunming et de Guangzhou à l’aide de couteaux, de haches et de machettes en 2014. Le TIP a une longue histoire d’attaques terroristes en Chine contre les non-musulmans. Maintenant que le TIP est en Syrie en grand nombre, ils sont devenus un concurrent sérieux dans le Jihad mondial. En octobre 2013, cinq personnes sont mortes quand une voiture s’est écrasée contre un groupe de piétons près de la place Tiananmen à Pékin; le TIP a revendiqué l’attaque dans une vidéo. Cette loi nous rappelle l’attaque avec un camion sur la promenade des Anglais à Nice qui a tué et blessé un grand nombre de personnes lors de la fête nationale française, le 14 juillet 2016.
Les terroristes de TIP à Idlib ont été très fiers de détruire les différentes Églises chrétiennes de la région. Comme dans de nombreuses parties de la Syrie, la région d’Idlib avait accueilli des musulmans, des chrétiens et des sectes minoritaires. Le TIP a fait de nombreuses vidéos de la destruction des églises avec leur drapeau TIP sur les clochers.
Les Ouïghours sont un groupe assez pauvre et peu éduqué en Chine. Ils ont un fort sens de la famille et certains ont ressenti l’aliénation politique du gouvernement chinois et de la société. Pour cette raison, la plupart des ouïghours qui ont émigré à Idlib, en Syrie, ont amené leurs familles entières avec eux. Hommes mariés, femmes, enfants et leurs parents âgés. C’est différent de la plupart des jihadistes, qui sont de jeunes hommes voyageant seuls. Parce que ces djihadistes du TIP sont arrivés à Idlib, en Syrie, comme des unités familiales entières, ils ont eu besoin d’arrangements de vie spéciaux, contrairement aux camps typiquement terroristes masculins. Le TIP a occupé un village entier dans la province d’Idlib, nommée Az-Zanbaqi, qui abrite aujourd’hui 3 500 Ouïghours de tous âges des deux sexes. Il y avait tant d’enfants avec eux, qu’ils ont établi leurs propres écoles. L’enseignement du Coran et la formation militaire « Junior Jihadis » sont les principales matières enseignées aux enfants. Leur rêve est de survivre au djihad syrien, de s’affirmer dans les combats terroristes, puis de retourner en Chine pour commencer leur attaque contre la Chine et la transformer en un État islamique.
Les pétrodollars de l’Arabie Saoudite et du Qatar servent à financer le projet de changement de régime en Syrie. L’argent est distribué en Turquie par un fonctionnaire saoudien. L’Amérique est la source de la politique de changement de régime à l’égard de la Syrie, avec la Turquie comme la base logistique d’opérations. La Syrie est le champ de bataille et les civils syriens désarmés représentent le plus grand nombre de victimes.
La Turquie est une démocratie moderne. Depuis longtemps, elle se targue de sa forme laïque de gouvernement. Cependant, le parti AKP, le parti au pouvoir du Président Erdogan, est en fait un parti islamiste. Erdogan a continuellement apporté des changements substantiels au tissu social et politique de la Turquie afin d’amener la société turque vers un islam radical. L’islam radical n’est pas une religion ou une secte, mais une idéologie politique. Les Frères musulmans sont un parti politique mondial fondé sur l’islam radical. Les Frères musulmans sont interdits dans de nombreux pays, notamment en Égypte et en Syrie. Erdogan est un partisan et un défenseur des Frères musulmans. L’opposition armée syrienne a une aile politique, la Coalition nationale syrienne (SNC). Le Président Erdogan a accueilli la SNC à Istanbul.
Les États-Unis abritent également des Frères musulmans, avec des bureaux et des membres dans presque toutes les grandes villes. Le Congrès des États-Unis a déjà débattu de la proscription des Frères musulmans ; cependant, la loi n’a pas passé. Des membres des Frères musulmans occupent des postes importants dans l’administration Obama et dans des départements clés comme la sécurité et la défense. Au Royaume-Uni, les Frères musulmans se trouvent également dans tout le pays et sont étroitement liés au gouvernement britannique. On peut en dire autant de l’Australie.
L’Arabie Saoudite est la terre d’élection du wahhabisme, tandis que le Qatar fait la promotion du salafisme, la Turquie, les États-Unis et le Royaume-Uni sont des bases des Frères Musulmans. Tous se revendiquent de l’islam radical. Ces trois courants sont les trois côtés de la même pièce. Cependant, la grande majorité des musulmans dans le monde rejettent l’islam radical, et selon des savants islamiques, ils rejettent le « culte de la mort » appelé Etat islamique, né des trois courants décrits plus haut.
Le « Chinatown » en Syrie n’est pas un endroit touristique, connu pour ses lanternes rouges lumineuses et ses plats savoureux de nouilles. Pour cela, il faut aller à San Francisco ou Seattle. Le « Chinatown » en Syrie est un petit village de campagne au milieu des collines et des oliviers, une ville terroriste, pas une ville touristique. Un jour, le visa de ces « touristes » ouïghours viendra à expiration et ils auront alors deux solutions : affronter la mort sur les champs de bataille ou retourner chez eux par l’antique Route de la Soie que leurs ancêtres ont rendu célèbres.
Steven Sahiounie | 5 novembre 2016
Original: Global Research
Traduit de l’anglais par Michael Rubin pour Arrêt sur Info