L'Election de Trump est un véritable séisme dans le monde occidental. Ce n'est pas tant son programme politique, social et économique libéral qui inquiète les médias occidentaux et l'oligarchie atlantiste mais ses intentions de négocier avec la Russie, de se désengager de l'OTAN, de lutter contre le terrorisme de l'Etat islamique et d'Al-Quaïda en Syrie ainsi que de faire juger Hillary Clinton pour sa corruption gangrénante et la divulgation d'emails confidentiels défense sur sa messagerie privée. Ainsi il ne faut pas lire simplement les manifestations anti-Trump comme une inquiétude légitime de citoyens étatsuniens voulant conserver leur protection sociale, voulant lutter contre la xénophobie rampante et le protectionnisme de Trump mais aussi comme une manoeuvre instrumentalisée par l'oligarchie atlantiste et ses médias pour faire pression en sous main pour que Trump renonce à la politique étrangère de conciliation qu'il a avancé durant sa campagne.
Et on doit bien dire que c'est la panique dans le monde atlantiste à la perspective d'une conciliation entre la Russie et les Etats-Unis. Ainsi la Défense allemande a posé un ultimatum à Trump lui reprochant de préférer Poutine à l'OTAN. Avant que Trump arrive au pouvoir, le Pentagone dès le lendemain de l'élection de Trump a déclaré que le renforcement militaire étatsunien en Europe allait continué comme prévu.
Hillary Clinton et Obama (son chef durant son mandat de 2008 à 2016) n'en mènent pas large depuis que le directeur de campagne de Donald Trump annonce « la nomination d'un procureur spécial pour Hillary Clinton en temps voulu ». Compte tenu du nombre de crimes de guerre soutenus par ces deux leaders politiques (destruction de la Libye, assassinat de Kadhafi, soutien au groupe terroriste d'Al-Nosra affilié à Al-Quaïda en Syrie, soutien militaire, économique et logistique et armement des Saoudiens pour assurer le bombardement du Yémen depuis un an et demi) qui ont fait des centaines de milliers de morts et des millions de réfugiés en exil sur les routes de l'Europe, ceux-ci sont effrayés de devoir être jugés pour leurs politiques criminelles.
Obama a tellement la trouille qu'il vient de déclarer pour la première fois qu'il voulait finalement abattre les dirigeants du Front al-Nosra, lié à Al-Qaïda. Quant au petit suiviste qu'est le chef de guerre atlantiste François Hollande, il a beaucoup à perdre si Obama et Hillary Clinton devaient rendre des comptes devant une justice étatsunienne. Responsable de la politique française de soutien au groupe terroriste d'Al-Nosra en Syrie pour abattre Assad dont il a déclaré qu'il fallait le neutraliser, il risque gros.
De même son soutien militaire, politique et économique sans faille aux Saoudiens qui bombardent sans trêve le Yémen et commettent crimes de guerre sur crimes de guerre pourrait le conduire lui aussi devant un Tribunal. Certes ce ne sera pas un tribunal français car le régime français n'est pas démocratique (Assemblée nationale muselée sur les questions de politique étrangère et de l'exécutif relevant de la seule responsabilité du président sous la supervision de conseillers politiques et militaires coupés de toute représentation nationale tandis que les médias restent inféodés au pouvoir étatique dans ce domaine). Amnesty international a demandé à François Hollande de suspendre immédiatement les transferts d’armes et les soutiens militaires à l’Arabie saoudite responsable de crimes de guerre au Yémen mais il n'a jamais obtempéré au contraire il a décoré un prince saoudien de la légion d'honneur à l'Elysée en mars 2016 montrant son atlantisme jusqu'au-boutiste avec un cynisme écoeurant de par son soutien aux criminels de guerre et contre l'humanité saoudiens.
François Hollande jouit jusqu'à maintenant d'un rare sentiment d'impunité que les médias français lui construisent en refusant d'aborder les crimes contre l'humanité et de guerre cautionnés par la France au Yémen. On comprend mieux son empressement à téléphoner en mode panique à Donald Trump pour connaître sa politique étrangère en la matière. Il a demandé des clarifications à Trump sur la Syrie, l'Ukraine et l'Irak :
"Donald Trump vient d'être élu, mon devoir c'est de faire que nous ayons des relations, les meilleures, mais sur la base de la franchise et de la clarté", a-t-il expliqué, citant les dossiers de l'antiterrorisme, de l'Ukraine, de la Syrie et de l'Irak. " (Hollande veut "clarifier des positions" avec Trump, AFP).
Il n'est pas sûr du tout que Trump applique le programme de politique étrangère qu'il a évoqué durant sa campagne. En effet, la pression des milieux politico-médiatiques atlantistes, de la rue instrumentalisée par l'oligarchie, de l'OTAN et des chefs de guerre au pouvoir, de ses amis israéliens de longue date, pourraient vite le dissuader d'entamer un virage à 180° de la politique étrangère belliciste et impérialiste étatsunienne. En guise de garantie, il a inclut dans son cabinet de transition des leaders initiés de Washington proches des néoconservateurs et des faucons, notamment l'ancien Rep. Mike Roger, l'ancien Procureur Général Reagan et membre de l'Heritage Foundation Edwin Meese, l'ancienne représentante de l'administration de Bush et la lobbyiste Christine Ciccone, l'ancien conseiller de Dick Cheney Ado Machida. Enfin les liens très étroits de Donald Trump avec Israël et notamment Netanyahu rendent difficilement envisageable un retrait des troupes US au moyen-Orient et de l'OTAN en Europe puisque cette politique est concertée avec l'entité sioniste pour les intérêts israélo-étatsuniens dans le monde. Il semble à bien des égards que l'argument non interventionniste de Trump ait été un simple argument de campagne à la manière d'un Obama qui préconisait un retrait des troupes étatsuniennes en Irak et en Afghanistan. Obama était, soit dit en passant, très proche de la CIA bien avant son accession au pouvoir. (« Les crimes et délits majeurs » d'Obama (WSWS) ).
- Barack Obama Sr. fut envoyé à Hawaï par la CIA. On voit ici le père de l’actuel président des Etats-unis portant des fleurs autour du cou, symbole traditionnel de bienvenue sur l’île. Il est photographié en compagnie de Stanley Dunham (à gauche d’Obama Sr.), le grand-père maternel du président Obama Jr. La grand-mère maternelle du président, Madelyn Dunham, fut vice-présidente de la Banque de Hawaii, une institution bancaire utilisée par diverses sociétés écrans de la CIA.
Lire :
- La biographie cachée des Obama : une famille au service de la CIA (1ére partie)
- La biographie cachée des Obama : une famille au service de la CIA (2nde partie)
C'est à croire que les promesses du candidat Trump en matière de politique étrangère n'engagent que ceux qui y croient. Trump serait-il un anti-Obama tout comme Obama fut un anti-Bush ?