Trump est l’anti-Obama tout comme Obama était l’anti-Bush (mais ce n’est qu’une escroquerie)
Kevin Barrett, Veterans Today, le 9 novembre 2016
Traduit par O.Demeulenaere
« Vous souvenez-vous de cette illusion nommée « Espoir et Changement » en 2008 ?
Des dizaines de millions de personnes en ont été victimes. Obama semblait si différent de Bush. On supposait donc que sa politique serait différente.
Supposition erronée. Et aujourd’hui, huit ans plus tard, beaucoup d’entre nous font de nouveau la même erreur.
Trump paraît si différent d’Obama, qui donne l’image d’un anti-raciste sensible, instruit, lettré, libéral, insipide, noir, mondialiste. Trump incarne l’exact opposé de toutes ces qualités : C’est un rustre ultra-affirmé, insensible, raciste, chauvin et nationaliste, qui, de toute sa vie, n’a jamais terminé la lecture d’un livre sérieux.
De telles différences sont purement superficielles, conçues pour nous hypnotiser dans la croyance que nous vivons dans une démocratie. En réalité, les présidents sont les hommes de paille de l’élite mondiale et des puissants intérêts qu’ils représentent. Leur travail est de changer le paysage afin que le « business as usual » puisse continuer sans être dérangé par le petit peuple qui voudrait une plus grosse part du gâteau. Pour créer un dépaysement vraiment fascinant, quelque chose qui hypnotise vraiment les masses et les distrait de leur situation extrêmement difficile, les psychopathes de naissance qui ont le pouvoir ont appris à nous proposer un homme de paille qui, en apparence, offre le contraste le plus fort possible avec le précédent homme de paille.
Hillary n’offrait pas un contraste suffisant avec Obama ; en réalité son rôle était de servir de tremplin à l’ascension de Trump. Comme Obama, elle est libérale, instruite, lettrée, un peu trop lisse, et fondamentalement une femme de compromis qui s’identifie à l’aile gauche de l’élite au pouvoir et partage ses idéaux mondialistes. Et de la même façon qu’Obama fut le premier président noir, Hillary aurait été la première femme présidente. Symboliquement autant que dans les faits, une présidence Hillary aurait été une autre présidence Obama. Ça aurait rendu dingues ceux qui détestent Obama. Il fallait leur jeter un os, exactement comme on a jeté un os à ceux qui détestaient Bush en couronnant Obama en 2008.
Certains critiquent Trump pour son manque d’expérience politique. Mais la vérité est que son parcours le prépare parfaitement à la présidence : Il est depuis toujours un homme de paille du crime organisé. Trump a trouvé son emploi dans la mafia de Meyer Lansky grâce à son mentor, Roy Cohn. Etre une façade pour le crime organisé ou une façade pour le gouvernement des Etats-Unis, de nos jours c’est à peu près la même chose. Trump a beaucoup de la seule expérience qui compte vraiment.
Mais expérience ou pas, Trump (comme Obama, et Bush avant lui) est programmé pour échouer. La vérité est que l’Amérique devient de plus en plus ingouvernable, et personne ne sera en mesure de changer cela – du moins pas avant très longtemps. L’identité nationale des Etats-Unis, et la capacité à gouverner ses citoyens, sont fondées sur une croissance économique rapide et infinie avec des retombées qui profitent à tous, ou du moins à la plupart. Mais l’époque de la croissance économique rapide aux Etats-Unis est révolue, et toute la nouvelle richesse créée est monopolisée par le 0,01% du sommet. Les gens ordinaires sont condamnés à vie à la stagnation permanente ou pire – et le sort de leurs enfants sera encore pire que le leur.
Ce sont des problèmes structurels qui ne peuvent pas être résolus par autre chose que la révolution – pas l’illusoire révolution qu’offrent comme un slogan, accompagnée de réformes cosmétiques, les semblables de Bernie Sanders, mais une vraie révolution (et/ou l’explosion des technologies de « l’énergie libre »).
Comme l’explique le documentaire de la BBC The Power of Nightmares, l’ère de la politique de l’espoir (fondée sur la croissance économique sans fin et la redistribution équitable des richesses) a été éclipsée, dans l’ère post-11 septembre, par la politique de la peur.
Bush-Cheney ont inauguré l’ère de la peur par une cérémonie publique satanique : le sacrifice humain de 3.000 personnes le 9 septembre 2001. Quand les gens ont commencé à comprendre, illico presto ils ont sorti Obama, l’anti-Bush, pour distraire, hypnotiser et stupéfier la foule des anti-Bush. Maintenant les gens ont saisi que la récession de 2008 n’est pas finie et ne finira jamais (du moins pas pour les gens ordinaires), donc l’illusion d’un changement massif est nécessaire. Amenez Trump, la dernière distraction, pour apaiser ceux qui ont la haine d’Obama !
La façade anti-mondialiste et anti-nouvel ordre mondial superficielle de Trump va être programmée pour endosser la responsabilité des trucs moches qui arrivent. Les mondialistes diront : Vous voyez, nous vous avions dit que Trump et son nationalisme chauvin seraient un désastre ! Alors ils nous amèneront sur des roulettes l’anti-Trump, que ce soit en 2020 ou en 2024, qui sera totalement pro-mondialiste, peut-être carrément pro-nouvel ordre mondial, et qui offrira le contraste le plus formidable, superficiel et insignifiant avec Trump lui-même, lequel sera même encore plus détesté que maintenant.
Durant tout ce temps, le « business as usual » continuera, peut-être interrompu par un ou plusieurs false flags [attentats sous fausse bannière] spectaculaires, afin de maintenir la peur au niveau orange.
Vous n’avez pas besoin d’être Nostradamus pour imaginer ces choses. Elles sont là bien en face de quiconque a des yeux pour voir ».
Kevin Barrett, Veterans Today, le 9 novembre 2016
Source :
- Veterans Today Trump is the Anti-Obama, Just Like Obama Was the Anti-Bush (But It’s All a Con Game)