
La mine n'avait pas encore ouvert mais la colère de la population était trop forte. Alors, un beau jour d'octobre, les Chinois sont partis sans demander leur reste, ne laissant derrière eux que des tentes vides et quelques mégots couverts d'idéogrammes.
Pendant des mois, la petite ville de Soamahamanina, au centre de l'île de Madagascar, a vécu au rythme des manifestations.
Chaque jeudi, ses habitants sont descendus dans les rues pour dénoncer la société chinoise Jiuxing. Dans leur collimateur, un projet d'exploiter pendant quarante ans un gisement d'or qui aurait, selon eux, ruiné leurs exploitations agricoles. Mais aussi et surtout, la nationalité de ses dirigeants.
Ici comme dans d'autres villes de la Grande île, les Malgaches expriment de plus en plus ouvertement leur hostilité à la présence des Chinois, leurs premiers partenaires commerciaux.

"Madagascar appartient aux Malgaches, pas aux Chinois ou aux autres étrangers", clame sans détour Fenohasina, un étudiant de Soamahamanina. "Quarante ans d'exploitation, ça s'appelle vendre le pays", renchérit Marise-Edine, vendeuse...