Équateur : l'ex-président Roldos assassiné pour son opposition au Plan Condor ?
AFP / France 24, 12.03.2015

S'appuyant sur des documents déclassifiés de la CIA, la justice équatorienne a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la mort du président Jaime Roldos. Le crash de son avion, en 1981, pourrait ne pas être un simple accident.
La justice équatorienne a annoncé, mardi 10 mars, l'ouverture d'une enquête sur la mort de l'ex-président Jaime Roldos Aguilera, tué durant son mandat lors d'un accident d'avion en 1981, relançant l'hypothèse d'un assassinat fomenté par les dictatures sud-américaines unies à l'époque par le Plan Condor.
"Nous avons lancé des investigations car nous présumons qu'il est possible, j'insiste possible, qu'il s'agisse d'une exécution extrajudiciaire", a déclaré le procureur général de l'Équateur, Galo Chiriboga, lors d'un discours devant le parlement.
Doutes sur la version officielle d'un accident
L'affaire avait été relancée par les autorités en 2013 à la suite d'un documentaire sur les circonstances du décès de l'ancien dirigeant de gauche, mettant en doute la version officielle d'un accident causé par une défaillance technique. Son avion s'était écrasé le 24 mai 1981, un crash dans lequel avaient péri les huit autres passagers, dont son épouse et le ministre de la Défense.
Premier président élu démocratiquement en 1979 après le régime militaire au pouvoir durant près d'une décennie, Jaime Roldos s'était opposé au Plan Condor, nom donné à l'alliance des dictatures d'Amérique du sud (Paraguay, Brésil, Uruguay, Chili, Argentine), tenue pour responsable de milliers de morts et de disparus.
S'appuyant sur des documents déclassifiés de la CIA, l'agence centrale de renseignement américaine, le procureur général a affirmé que l'Équateur avait participé, malgré la position de Jaime Roldos, au Plan Condor entre 1978 et 1980. Sa mort pourrait être "un élément du Plan Condor", a-t-il insisté, dans un message publié sur son compte Twitter.