Londres et Washington aident Paris à libérer ses ressortissants et agissent, en coulisse, pour l’empêcher de payer.
La France ne compte pas que sur elle-même pour libérer ses ressortissants des mains de ravisseurs à l’étranger. Elle s’appuie souvent sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Mais de nouveaux documents extraits par Le Monde, en collaboration avec le site The Intercept, des archives de l’ex-contractuel de l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine Edward Snowden confiées à Glenn Greenwald et Laura Poitras, montrent que cette coopération n’est pas aussi loyale qu’on pourrait le croire, malgré la sensibilité du sujet.
Si la NSA et son homologue britannique, le Government Communications Headquarters (GCHQ), aident les services secrets français à libérer leurs otages – comme l’attestent une dizaine de pièces que Le Monde a pu consulter –, une note interne démontre que, dans le même temps, ces mêmes alliés espionnent la France pour la contraindre à arrêter de payer des rançons.
Cette révélation apparaît dans une lettre d’information interne des 27 et 29 mars 2009, diffusée au sein des services secrets techniques britanniques, dénommée Frelnet. Frappée d’un très haut niveau de classification, « top secret strap 1 », elle rend compte de l’actualité des relations du GCHQ avec les services secrets partenaires, comme ceux de la France...
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