
PHILIPPE LOPEZ / AFP
François Fillon n’est pas le seul candidat à la présidentielle à avoir des ennuis liés au contrat d’un ex-assistant parlementaire. Marine Le Pen, qui reste très discrète sur le «Penelope Gate», est aussi menacée. Et pour cause : depuis quelques semaines, elle sait que le Parlement européen va la frapper au porte-monnaie pour les salaires «indûment versés» à deux de ses assistants parlementaires. Le plus haut fonctionnaire du Parlement européen, Klaus Welle, vient de l’en informer par deux décisions du 5 décembre 2016 et du 6 janvier 2017, que Challenges s’est procurées et publie en intégralité.
Le Parlement européen estime que Marine Le Pen a salarié deux employés fictifs avec les deniers des contribuables européens. Ou plus exactement que ses deux assistants payés par Bruxelles travaillaient en réalité pour le Front national en France. Un tel mélange des genres est totalement proscrit : «Les montants versés aux députés, notamment au titre de l’assistance parlementaire, sont exclusivement réservés au financement d’activités liées à l’exercice du mandat des députés», rappelle Klaus Welle dans l’une de ses décisions en citant l’article 62 du statut des députés.
Le cas de Catherine Griset, la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, est le plus grave et sera le plus coûteux pour la patronne du Front. Pour ce seul emploi, le Parlement lui réclame près de 298.500 euros. Catherine Griset a été assistante parlementaire pendant cinq ans et demi - du 3 décembre 2010 au 15 février 2016 -, mais les enquêteurs de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) relèvent qu’on la croisait rarement dans les couloirs du Parlement européen... «Il résulte du rapport et des conclusions d’Olaf que Mme Griset, dont le contrat prévoyait comme lieu de travail Bruxelles, n’a pas été en mesure de démontrer qu’elle résidait de façon continue ou avec un caractère permanent en Belgique, ni qu’elle se rendait régulièrement à son lieu de travail», écrit Klaus Welle...