Quand l'AFP se fait corriger par sa consœur suisse après avoir diffusé des «fake news» sur la Russie
Brujitafr
Sans surprise, nos médias corrompus commencent cette année comme ils ont terminé la précédente: par des rumeurs, des exagérations quand ce n'est pas carrément de la désinformation grossière. L'article d'origine parle du Washington Post mais en fait, la grande majorité de nos médias français ont relayé cette intox avec des titres tous plus racoleurs les uns que les autres. En fait, la réalité est moins exotique. Certains médias ont corrigé le tir après coup. C'est souvent le cas d'ailleurs: d'abord ils publient...puis ils vérifient. Mais certains ne le font même pas et se contentent de recopier les dépêches AFP:
Cela aurait pu être un nouvel épisode de la saga des hackers russes, mais l'information reprise du Washington Post par l'AFP a été démentie. L'AFP a tenté de rectifier, mais trop tard : l'agence Romandie a entre temps recadré sa consœur française.
L'agence de presse suisse Romandie s'est permise de donner une petite leçon de professionnalisme à l'AFP, sa consœur française, en l'interpellant sur Twitter, dénonçant la diffusion par celle-ci d'une «fake news» concernant la Russie, et la priant de cesser la diffusion d'informations erronées.
«Des hackers russes ont piraté un fournisseur d'électricité américain». Tel était le titre de la dépêche en question, publiée le 31 décembre à 20h26 précisément. Derrière l'intitulé choc, le contenu se fondait en réalité sur un article du Washington Post affirmant que la compagnie d'électricité Burlington Electric avait été victime d'un piratage de la part de hackers russes. De quoi faire paniquer l'Amérique entière !
Hélas, il s'est rapidement avéré que l'article du Washington Post avait quelque peu dramatisé la situation... Ayant reçu, comme tous les opérateurs fédéraux, une note du Département de la sécurité intérieure des Etats-Unis concernant un malware identifié peu de temps auparavant, la Burlington Electric a effectué une vérification de ses ordinateurs : elle a finalement retrouvé la trace du logiciel espion sur un seul ordinateur portable, «qui n'était pas connecté au réseau», précise la compagnie.
Si la rédaction du journal a publié un rectificatif un peu plus tard, précisant qu'il n'y avait «aucune preuve» d'un piratage, la nouvelle a eu le temps de parvenir jusqu'à l'agence de presse française AFP qui s'est empressée de la relayer, reprenant presque le même titre, sans vérifier l'information. En se rendant compte de son erreur, l'agence de presse a ensuite rectifié l'information, sans toutefois s'excuser.
@romandie Bjr, nous avions repris cette information du Washington Post qui a depuis fait machine arrière. Nous avions déjà rectifié hier.
Ces derniers mois, les fausses informations concernant la Russie se sont multipliées dans plusieurs rédactions traditionnellement réputées pour leur fiabilité et leur professionnalisme. La veille, CNN avait affirmé que Vladimir Poutine avait demandé la fermeture de l'école américaine de Moscou.
Une «fake news» révélatrice
Comme l’écrit le journaliste britannique Glenn Greenwald dans le magazine en ligne The Intercept, l’histoire, qui peut sembler anodine, est en réalité importante car elle «reflète la fièvre irrationnelle et sans fin qui est cultivée dans le discours politique et la culture américaine à propos de la menace posée par Moscou».
En effet, ce n’est pas la première fois qu’une information non-vérifiée, voire complètement fausse, concernant la Russie, est massivement relayée par les médias mainstream américains, sans la moindre précaution.
Encore il y a quelques jours, la chaîne d’actualité américaine CNN avait indiqué que l’école américaine de Moscou avait été fermée sur ordre du gouvernement de Vladimir Poutine, en guise de réponse à la décision de l’administration de Barack Obama d’expulser 35 diplomates russes des Etats-Unis.
L’«information», erronée, avait été reprise par de nombreux médias internationaux et français, certains, comme la radio Europe 1, ne prenant même pas la peine d’y ajouter le conditionnel. La rumeur, montée de toutes pièces, avait pris tellement d’ampleur que la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova l’avait publiquement démentie. Vladimir Poutine avait ensuite indiqué que Moscou n’avait pas l’intention, pour l’heure, de répondre aux sanctions américaines.
Source: RT
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