A l'occasion du 93ème anniversaire de Robert Mugabe qui a invité, samedi, des milliers de partisans à célébrer son 93e anniversaire, de nombreux médias français ont qualifié le panafricaniste Mugabe qui règne sans partage sur le Zimbabwe de "dictateur". Ainsi toute une série de despotes qui ont lutté pour l'indépendance de leur pays contre les intérêts occidentaux et coloniaux et qui sont soumis à des embargos criminogènes, furent (ou sont) qualifiés de "dictateurs" par une grande majorité de la presse française : il s'agit outre de Mugabe, de Kadhafi (depuis la guerre menée par la France et l'Otan contre la Libye en 2011), de Castro ou bien de Issayas Afewerki (Erythrée).
Par contre cette même presse française lorsqu'elle évoque les dictateurs françafricains venus au pouvoir par des coups d'état avec le soutien de l'armée et de l'Etat français et qui se maintiennent au pouvoir depuis des décades au travers de fraudes électorales massives, de liquidation de leurs principaux opposants politiques et du soutien de l'armée française, les qualifie de "présidents", "chefs d'Etat" et se tait lorsqu'ils sont accueillis à bras ouvert au "Château" dans l'antre du chef de guerre français.
Cette presse française aurait-elle une conception sélective des droits de l'homme en fonction des intérêts économiques de son pays ? Une certaine sélectivité et colonialité de ses représentations attachées à l'autre exotique ?