Sarko met Fillon en examen
Le Canard enchaîné, 01.02.2017
En réponse à une question du "JDD" (29/1), François Fillon a indiqué que Nicolas Sarkozy lui avait téléphoné vendredi matin.
"Un coup de fil très sympathique, a-t-il précisé. Et utile".
Selon le récit qu'il en a fait à ses proches, voici ce que lui a dit l'ancien chef de l'Etat :
"C'est une épreuve pour toi et ta famille (...). On s'inquiète d'ailleurs toujours plus pour sa famille que pour soi, quand on vit une telle situation".
Beaucoup moins "sympas et utiles", les propos tenus par Sarko, en petit comité, sur son ancien "collaborateur", juste après la sortie du "Canard", le 25 janvier.
"Il est mort", s'est-il esclaffé devant un ami tout aussi joyeux que lui.
Sarkozy et ses anciens conseillers ont évoqué les grosses vacheries décochées par Fillon à son endroit. Ils n'ont pas oublié que, en pleine affaire Bygmalion, l'ancien Premier ministre avait supplié Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire général de l'Elyée, de faire "hâter le cours de la justice" pour que Sarko soit mis en examen au plus vite. Ni, bien entendu, son tacle ravageur pendant la primaire de la droite : "Imagine-t-on une seconde le général de Gaulle mis en examen?", fine allusion aux mésaventures judiciaires de Sarko.
"Nicolas ne lui pardonnera jamais sa traîtrise, son inélégance et sa méchanceté, ricane un membre de la garde rapprochée de l'ex. Le voir s'emmêler et dire n'importe quoi nous fait tous hurler de rire ! Fillon est cuit, frit, terminé..."
Sarko, lui, a pris un sérieux coup de froid.