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Soupçons de viol par des policiers : le maire d’Aulnay-sous-Bois dénonce « un détournement de vérité » (Le Monde)

par Le Monde 6 Février 2017, 02:27 Aulnay-sous-Bois Violence Police Viol Allégation Discrimination

Quatre policiers sont soupçonnés d’avoir violemment interpellé un jeune homme de 22 ans à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), jeudi 2 février.

Quatre policiers sont en garde à vue, après la violente interpellation d’un homme à Aulnay-sous-Bois. Ils seront présentés au juge dans la journée.

 
Les policiers, qui nient les accusations, sont toujours en garde à vue et seront présentés au juge d’instruction dimanche dans la journée. Le jeune homme, lui, est toujours hospitalisé.

 

Que s’est-il passé ?

D’après une source proche de l’enquête au Monde, des images de vidéosurveillance ont permis de cerner plus précisément le déroulé des faits, qui se sont passés jeudi, vers 17 heures, dans la Cité des 3 000. « On est sur un contrôle d’identité qui dégénère, il y a des échanges de mots mais on ignore ce qui se dit », précise cette source. Les quatre policiers de la brigade spécialisée de terrain (BST) d’Aulnay-sous-Bois se seraient scindés en deux binômes.

Deux agents « tentent de maîtriser l’individu » pendant que leurs deux collègues se placent dos à la scène, en sécurisation. « Assez rapidement, ils font usage de gaz lacrymogène », ce qui aurait eu pour effet de gêner un des policiers interpellateurs, au point qu’il se baisse au sol. « Son collègue est seul, il sort sa matraque télescopique et porte des coups au niveau des jambes de l’individu dans l’idée, on pense, de faire fléchir ses genoux. » La source ajoute : « D’après les images, le pantalon de la personne interpellée semble glisser tout seul. » Celle-ci aurait plutôt indiqué que ce sont les policiers qui le lui ont volontairement baissé.

« Sur la vidéo, on voit un coup de matraque télescopique, à l’horizontale, vers la victime. Le coup traverse le caleçon, nous pensons que c’est celui-ci qui entraîne la blessure. »

Le jeune homme, âgé de 22 ans, présente une section du sphincter anal et une lésion du canal anal de dix centimètres de profondeur. Une blessure qui lui vaut, à ce stade, soixante jours d’interruption totale de travail.

Le Parisien a publié une vidéo montrant l’interpellation filmée par des habitants :

« Bien sûr qu’on est énervés ! (...) C’est vraiment dégueulasse. » Omar, un habitant qui a assisté à la scène, a également fait part de sa colère au Parisien et expliqué ce qu’il a vu :

« Ils sont arrivés sur place, ils ont giflé un petit. Par la suite le petit Théo a voulu s’interposer pour défendre son pote (...) et les flics ont pas aimé. Par la suite il a été violemment agressé par la police. »
 

Pourquoi la qualification de viol n’a pas été retenue par le parquet ?

Le parquet de Bobigny a ouvert, dimanche, une information judiciaire pour « violences volontaires en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique » contre les quatre policiers, selon les informations du Monde. Les quatre policiers, toujours en garde à vue, seront présentés au juge d’instruction dans la journée. Le parquet requiert le placement sous contrôle judiciaire.

Samedi, le parquet avait ouvert une enquête pour « viol en réunion par personnes dépositaires de l’autorité publique ». Une qualification de viol qu’il n’a finalement pas retenue, dimanche, car, à son sens, il n’y a pas l’élément intentionnel de la pénétration : si la violence est bien volontaire, le policier n’aurait pas eu l’intention de frapper à cet endroit.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2017/02/05/aulnay-sous-bois-ouverture-d-une-information-judiciaire-pour-violences-en-reunion-les-policiers-toujours-en-garde-a-vue_5074859_1653578.html#Ob0xLUhWq2SxXuic.99
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