Théo et la fascisation des forces publiques chargées de nous protéger.
Par Vincent Moret
LGS

Le 20 octobre 2016, dans Le Grand Soir, un court billet de Théophraste R. alertait sur les manifs illégales de policiers armés et cagoulés sur les Champs-Elysées : « Les complotistes affirment que le FN est derrière ces provocations et ces menaces en forme de répétition. Dans des bureaux de vote proches des casernes de gardes mobiles ou de CRS, le FN recueille plus de 60% des voix au premier tour. » (1)
Et il ajoutait : « Quand un gouvernement laisse des bandes armées et masquées le défier en se pavanant dans la Capitale, il montre une faiblesse qui met en péril la démocratie et ouvre la voie aux coups d’Etat. Ces hors-la-loi payés par nous ont affiché leur mépris de leur hiérarchie, de leur ministre, du gouvernement tout entier, de la République. Ils l’ont fait parce qu’ils sont armés ! »
Quatre ans plus tôt, le 26 avril 2012, sous le titre : « C’est partout le bruit des bottes » (2), Théophraste R. alertait sur le défilé de plusieurs centaines de policiers sur les Champs-Elysées, gyrophares allumés et sirènes hurlantes » pour protester contre la mise en examen d’un de leurs collègues qui avait tué un fuyard d’une balle dans le dos.
Les domiciles et donc les bureaux de vote des policiers étant dispersés, on ne peut évaluer leur préférence politique avec autant de précision que pour les gardes mobiles et les CRS. Mais on peut raisonnablement affirmer que la police s’est fascisée. Le temps est proche où elle échappera aux autorités et se dressera contre elles, contre le pays. La multiplication des bavures, la volonté affichée de trop nombreux policiers (malgré les caméras, malgré les filmages par Smartphones) de casser du « bamboula » et du « bougnoul »valent un sondage.
Faut-il mettre tous les flics dans le même sac facho et bientôt factieux ? Non, certes. Il reste une minorité qui veut servir le pays et protéger les citoyens sans distinction. Mais on ne l’entend pas. On ne la voit pas défiler sur les Champs Elysées, gyrophares allumés, arme à la ceinture pour se démarquer des flics voyous, des flics fascistes dont les agissements ternissent la police tout entière.
Les loups sont entrés dans la police, dans les casernes de garde-mobiles et les casernes de CRS. Reste à espérer que l’armée est toujours républicaine et qu’elle n’a pas oublié sa mission : servir le pays en silence. Peut-être, demain, sera-t-elle le recours contre les factieux, recrutés, armés et payés par la République et animés par l’idéologie fasciste.
Le 12 avril 2016, LGS avait publié un article sur l’augmentation du nombre de citoyens tués par les policiers (3) dans lequel un lien renvoyait à une étude, sérieuse et documentée d’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), intitulée : « L’ordre et la force. Enquête sur l’usage de la force par les représentants de la loi en France »(4).
Ces jours-ci, alors que, plus que jamais, la police maltraite, ment sous serment, torture, viole, tue, effraie les citoyens honnêtes (surtout ceux qui sont moins blonds que Le Pen) le Parlement vote une loi autorisant ce corps gangréné à recourir plus facilement à des tirs à balles réelles.
Attendons-nous à compter les morts dont des fonctionnaires assermentés nous diront qu’ils étaient, juste avant, des individus menaçants.
Jean-Luc Mélenchon, craint l’escalade : « Parce que la légitime défense des policiers pourrait très bien appeler demain je ne sais quelle autre légitime défense de gens qui refusent de se faire enfoncer des matraques dans l’anus », et il appelle à « purger dès maintenant les éléments malsains de la police ». Vaste chantier !
On trouvera ci-dessous un texte sans équivoque où il s’alarme du comportement « des policiers dévoyés, indignes de leur uniforme et de la mission pour laquelle ils sont payés ». Ainsi, dit-il, l’État « est à vau-l’eau dans l’appareil sécuritaire du pays ». Et il conclut par : « Je crains que nous soyons désormais à la merci de toutes les provocations ! ».
L’avertissement est à méditer. Il est explicité ci-après.
Vincent MORET