«Traite des êtres humains», «esclavage sexuel», «silence médiatique»... Les réseaux sociaux américains s'emballent depuis mi-mars après la disparition de jeunes Afro-Américaines à Washington.
La fausse annonce de la disparition de 14 filles noires en 24 heures s'est propagée comme un feu de paille avec les mots clés #BringBackOurGirls (Ramenez nos filles).
Quand les «fake news» démontent sans le savoir une initiative prometteuse... En décidant de diffuser sur les réseaux sociaux des photos de dix jeunes femmes disparues, la police de Washington était loin d'imaginer que cela déclencherait une folle rumeur sur fond de tensions raciales. Retour sur un emballement infondé, qui a au moins eu le mérite de médiatiser le problème des enfants disparus.
Mi-mars, conformément à la nouvelle procédure policière, des avis de recherche officiels sont émis en ligne sur Twitter. Ce recours désormais systématique à internet vise à «capter immédiatement l'attention du public pour les jeunes portés disparus». Parmi les individus introuvables depuis deux semaines, quelques adultes, des adolescents mais surtout une majorité de filles noires âgées de 13 à 15 ans.
L'initiative, partagée des centaines de milliers de fois, fait rapidement l'objet d'un mal-entendu. Cette nouvelle exposition numérique offerte aux disparitions est interprétée par les internautes comme un appel au secours des citoyens face à l'inaction policière. Les choses dévient même vers le registre des «fake news» quand apparaissent les premières thèses d'enlèvements, de traite d'êtres humains, de silence médiatique volontaire et qu'un message publié sur Instagram annonce faussement la disparition de «14 filles noires (...) en 24 heures»...