Lavrov adresse aux chefs d’Etat de la planète un appel à instaurer un « ordre mondial post-occidental »
Par Lizzie Dearden | 20 février
The Independent
Traduit de l’anglais par Sylvie Jolivet pour Arrêt sur Info
Serge Lavrov nie toute interférence russe dans les élections américaines : « Aucune allégation en ce sens ne s’est révélée exacte ». S’adressant aux chefs d’Etat lors d’une conférence internationale sur la sécurité, le ministre des Affaires étrangères de la Russie a appelé de ses voeux l’instauration d’un « ordre mondial post-occidental ».Sergey Lavrov a accusé l’OTAN d’être une institution au service de la Guerre froide, alimentant en Europe des foyers de tensions sans précédent, au moment où les deux camps renforcent le déploiement et l’entraînement de leurs forces militaires. Il a exprimé son espoir que des « chefs d’Etat responsables » optent pour la création d’un « ordre mondial juste – qui pourrait être qualifié d’ordre mondial de l’ère post-occidentale »
- Lavrov a également rejeté toute allégation d’une interférence russe dans les élections américaines et allemandes : « Les accusations portées à l’encontre de la Russie ne s’appuient sur aucun fait avéré, a t il rappelé aux délégués, uniquement sur des accusations. »
Dans un discours suivi de près par le Vice Président américain, il a déclaré que le Kremlin souhaitait avoir des relations « pragmatiques » avec l’Administration Trump.
« Notre pays désire instaurer un « respect mutuel, incluant notre responsabilité particulière dans l’équilibre mondial, a ajouté le Ministre russe. Nous disposons d’un immense potentiel qui reste à exploiter, et nous y sommes ouverts, dans la mesure où les Etats-Unis s’y montrent également disposés ».
Mike Pence avait déclaré aux délégués présents à la Munich Security Conference que les Etats-Unis « tenaient la Russie pour redevable » des problèmes relatifs au conflit ukrainien et à la guerre en Syrie.
Il avait également promis un « engagement indéfectible » des Etats-Unis envers l’OTAN, après que Donald Trump ait qualifié cette organisation d’ « obsolète » et qu’il ait remis en cause la contribution américaine à son financement pendant sa campagne.
Dans son élocution qui fait suite à de nombreuses années de détérioration des relations et d’exacerbation des conflits militaires, M. Lavrov a épinglé plusieurs fois l’alliance militaire transatlantique.
« Les tensions des dernières années entre l’Amérique, l’Europe et la Russie sont contre nature » a t il déclaré.
« La Russie ne cherche le conflit avec personne mais elle sera toujours à même de préserver ses intérêts ».
Même si leur but – éliminer Daesh – était commun, la Russie et la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis ont soutenu deux camps opposés dans la guerre en Syrie ; dans le même temps, la coalition occidentale infligeait des vagues de sanctions et de contre sanctions au Kremlin du fait de son implication en Ukraine.
La Russie a été accusée de violation du droit international dans les deux pays ; pour avoir annexé la Crimée en 2014 et pour avoir des bombardements en soutien à Bashar al-Assad.
Les allégations relatives au soutien apporté par le Kremlin à des cyber attaques visant à influer sur les élections américaines et allemandes, et toute la polémique à propos des « fake news » que déverseraient des organes de presse russes tels que Russia Today et Sputnik, ont accru les tensions.
Le gouvernement russe a nié son implication dans les tentatives de cyber attaque et a accusé en retour l’OTAN et les médias occidentaux d’alimenter une « propagande de guerre » à son encontre.