Père de famille chinois tué par la police : d'abord la version policière. Comment les médias ont traité l'affaire Liu Shaoyo
Par Robin Andraca
ASI

Shaoyo Liu, père de famille chinois de 56 ans, a été abattu par la police à son domicile à Paris dimanche 26 mars. Si les forces de l'ordre plaident la légitime défense, et assurent que l'homme était armé et menaçant, la famille conteste cette version. Comment les médias français ont-ils traité cet épisode, qui a poussé Pékin à exiger "toute la lumière" sur la mort de l'un de ses ressortissants ? En donnant d'abord la version policière.
La dépêche AFP tombe dimanche 26 au soir. "Paris : policier blessé à l'arme blanche lors d'une intervention, l'agresseur tué". Un policier a été blessé à l'arme blanche le jour-même, apprend-on, lors d'une intervention pour un "différend familial". Son agresseur, touché par un tir de riposte de la police, a été tué.
"Le policier victime de l'agression à l'arme blanche a été transporté en « urgence relative» à l'hôpital", lit-on dans la même dépêche. L'AFP précise que l'homme tué se serait précipité, dès l'ouverture de la porte, sur l'un des policiers pour l'agresser à l'arme blanche. L'un des policiers aurait alors ouvert le feu pour protéger son collègue, blessant mortellement l'agresseur.
Dans la foulée, la dépêche est reprise par plusieurs sites de presse :
Dans certains titres, "l'agresseur" ne figure même plus. C'est le cas sur les sites du Figaro et de Paris Match qui titrent respectivement "Paris : un policier blessé à l'arme blanche" et "Paris : un policier attaqué lors d'une intervention".
Le Figaro
Paris Match
Ce 26 mars, Le Parisien est le seul média français à apporter quelques précisions à la dépêche AFP. "Vers 20 heures, les policiers de la Brigade anti-criminalité du XIXe arrondissement sont intervenus dans une habitation de la résidence Villa Curial, rue d'Aubervilliers, à deux pas du centre culturel du Centquatre", écrivent les journalistes Eric Le Mitouard et Céline Carez dans un article publié peu avant 23h. Où l'on peut lire : "Un homme d'une...